Pognon, étrangers et politique
Le contrôle des armes participe d’un système élitaire basé sur l’argent.
Le contrôle des armes est une notion politique et politicienne.
Le contrôle des armes participe d’un système "xénophobe à rebours " dans lequel l’étranger a raison sur l’autochtone.
Un système élitaire basé sur l’argent - la démonstration est simple : Aujourd’hui en Suisse (comme dans plusieurs pays qui nous entourent) le simple citoyen éprouve de sérieuses difficultés pour obtenir le droit de porter une arme pour sa protection personnelle. En revanche, s’il dispose de l’aisance financière suffisante, rien ne l’empêche d’engager un garde du corps, pour lequel la loi prévoit (en Suisse comme dans plusieurs pays qui nous entourent) la possibilité de porter une arme. Avec de l’argent, je peux donc avoir une arme et quelqu’un pour la porter à ma place. Si je ne peux payer que l’arme, je n’ai pas le droit de la porter moi-même.
Une notion politique et politicienne : à partir du moment ou le port de l’arme n’est plus un droit (malgré ce qui est écrit en dérision dans la loi fédérale sur les armes), mais un privilège, celui qui accorde ce privilège détient le vrai pouvoir. Il le détient d’autant plus que les armes sont des instruments de pouvoir. Aux mains du peuple, elles garantissent la démocratie, aux mains du prince, la tyrannie (je ne sais plus de qui est la citation). Et il est symptomatique - pour revenir aux Etats-Unis - de constater que l’une des premières lois sur les armes de ce pays fut d’interdire le port d’armes aux esclaves non accompagnés de leurs maîtres.
Xénophobie à rebours : Il est de bon ton aujourd’hui de chercher (sans les excuser, bien sûr, nous ne sommes pas irresponsables !) à comprendre les motivations des criminels. Il faut donc comprendre, quand un étranger tue sa femme, qui ne s’est pas comportée comme sa coutume le voulait. Il faut donc comprendre quand un étranger déclenche une fusillade en pleine rue ou dans un établissement public : après tout, dans son pays, c’est la norme. Il faut comprendre quand il vole, quand il agresse, quand il tue : son exil est un tel traumatisme. En revanche, un Suisse ou un étrange qui habite la Suisse (et qui a donc pris les mêmes habitudes... les mêmes réflexes de rentrée à l’étable, pourrait-on dire) ne peut se comporter autrement que ce que la Norme (avec majuscule s’il vous plaît) exige.
Je veux bien comprendre les coutumes des autres, les normes des autres, les traumatismes des autres... je refuse d’en subir les conséquences. Ce n’est pas parce que dans certains pays, il est de bon goût de lapider les femmes adultères que je dois adopter cette coutume barbare. Ce n’est pas parce 1que dans certains pays, il est courant de régler ses problèmes personnels en tirant sur autrui que je dois accepter de me faire tirer dessus (surtout sans pouvoir riposter !). Ce n’est pas parce que dans certains pays règne la guerre, la misère, l’insécurité, que je dois accepter de me faire voler, rançonner, agresser.
Pourtant, la loi qui interdit le port d’arme s’applique à moi, simple citoyen suisse. Elle ne semble pas faite pour l’étranger de passage, réfugié, mafieux ou fanatique d’une autre culture.
F.A.L. décembre 1999
L’effet des lois sur les armes
En Angleterre, depuis les restrictions entamées en 1988, la détention d’armes à feu par des privés a diminué de 22,4 % en 6 ans. Dans le même temps, la criminalité armée a augmenté de 33,6 % Depuis l’interdiction générale de 1998, la police britannique refuse de donner des chiffres.
En 1997, l’Australie a interdit les armes semi-automatiques et les fusils à pompe. Résultat: les agressions à main armée ont augmenté depuis de 44 %, les agressions de 8,6 % et les meurtres de 3,2 %.(décembre 1999)
Afrique du Sud
Projet de loi sur les armes
La loi sud-africaine sur les armes en préparation n’est pas aussi mauvaise qu’on pouvait le craindre (!).
La période d’attente pour obtenir un permis d’arme - qui est actuellement de 10 à 12 semaines - pourrait être allongée quelque peu, à cause de l’exigence d’un entraînement et de tests intensifs. Mais le permis à 200 rands (env. FS 50.-) ne devrait être renouvelé que tous les 5 ans... à moins que le détenteur ne soit obligé de refaire une demande.
Les détenteurs de permis auraient le droit de conserver 240 cartouches, soigneusement protégées.
Les détenteurs de permis seraient autorisés à posséder une arme pour leur protection. La sanction pour la possession d’une arme non enregistrée serait de 15 ans pour un premier délit.
Les armes à air comprimé, "à l’exception de celles qui sont très puissantes ", ne nécessiteraient pas de permis, mais elles devraient être enregistrées.
Les fusils de chasse semi-automatiques ne pourraient être ni enregistrés ni possédés. (décembre 1999)
Port d'arme prohibé = citoyens-criminels
Le cas de Charlie Goetz
En 198x., dans le métro de New-York, Charlie Goetz s'est trouvé confronté à la plus terrible des situations: devoir s'en prendre à la vie d'autrui ou risquer de perdre la sienne. Devant le danger, Charlie Goetz n'a pas hésité : il a tiré sur ses agresseurs, quatre voyous qui le menaçaient de couteaux. La justice new-yorkaise a estimé que son geste de défense avait été parfaitement proportionné au danger et que Charlie Goetz était en état de légitime défense.
Mais à New-York, la loi interdit aux simples citoyens de porter une arme. Pour obtenir un permis, il faut "rendre vraisemblable qu'on a besoin d'une arme pour se protéger ou protéger des tiers ou des choses contre un danger tangible" (art. 27, al. 2b de la proposition de loi fédérale suisse sur les armes). Avant ce jour terrible, Charlie Goetz n'aurait pas pu obtenir de permis de port d'arme: le danger n'était pas tangible, alors. Il portait donc un revolver sans permis et la justice, qui l'avait acquitté pour son geste, l'a condamné pour port d'arme prohibé, à un an de prison. Après huit mois et demi de détention, Charlie Goetz a été libéré. Mais il doit maintenant faire face à un nouveau procès : un de ses agresseurs lui réclame une somme astronomique pour l'avoir blessé !
Aujourd'hui, Charlie Goetz ne regrette rien. Selon le vieux proverbe américain, "il vaut mieux être jugé par 12 que porté par 6"... il vaut mieux faire face à 12 jurés et être condamné, qu'être porté en terre par 6 amis ! Charlie Goetz est vivant, même s'il a fait de la prison. Mais on peut se demander ce qu'il pense des lois de son pays.
Cette histoire exemplaire a fait le tour du monde des médias... en partie seulement, celle du citoyen-milicien-vengeur et dangereux ! On a la plupart du temps oublié de mentionner la légitime défense et la condamnation inique d'un honnête citoyen à passer des mois dans une prison américaine, avec tout ce que cela comporte de souffrances et d'humiliations.
L'histoire (authentique) de Charlie Goetz doit nous faire réfléchir : L'introduction en Suisse d'un permis de port d'arme avec clause du besoin nous met tous devant le même genre de choix que celui qu'a dû faire Charlie Goetz : se mettre hors-la-loi ou accepter de devenir une victime potentielle. Dans notre pays, la situation n'est (heureusement) pas la même qu'à New-York et le risque de devoir défendre sa vie est moins évident. Mais il existe tout de même : en 1993, plus de 300'000 actes criminels ont été commis en Suisse, dont 3'885 atteintes à la vie et 341 viols déclarés. Chacun d'entre nous peut devenir un jour une victime. Alors, faudra-t-il avoir déjà essuyé des coups de feu ou avoir déjà subi une agression sexuelle pour avoir le droit de se défendre ?
En soi, le permis de port d'arme représente une notion intéressante : le bon citoyen se fera un devoir d'en demander un... et de suivre si nécessaire un cours sur le maniement en toute sécurité d'une arme à feu et sur le droit de (et les limitations) de la légitime défense. Ainsi, en cas de contrôle, la police pourra sans difficulté, faire un premier tri entre les "gentils" et les "méchants". Mais si l'exigence de démontrer une aptitude à manier les armes de manière sûre semble parfaitement raisonnable, la clause du besoin n'est qu'une manière détournée de désarmer les citoyens suisses... ou d’en faire des criminels, en cas de refus de devenir une victime !.
F.A.L.(novembre 1999)
Discuter avec des anti-armes
Comment faire face ?
Il est parfois difficile d’assumer sa position d’amateur d’armes. Le monde entier a compris la démonstration selon laquelle :
les armes c’est mauvais ;
les propriétaires d’armes ont une case qui manque ou un chromosome endommagé ;
le monde moderne est le meilleur des mondes possibles ;
les réglementations qu’on nous impose ont été créées, pensées et instaurées pour notre bien ;
la responsabilité individuelle est une notion qui appartient au passé ;
la violence, c’est le mal, même si c’est pour se défendre ou pour défendre la vie de ceux qu’on aime.
Et, fondamentalement, nous appartenons à la même culture qu’eux (les anti-armes). Nous nous sentons donc très mal à l’aise quand on nous envoie des arguments imparables, tels que :
les armes tuent ;
quand les enfants ont accès aux armes, les drames sont inévitables ;
on ne peut pas laisser ces engins aux mains de n’importe qui ;
les contrôles sont nécessaires.
En général, on agrémente la démonstration avec un exemple de violence incontrôlée, aux Etats-Unis, bien sûr, si possible une fusillade dans une école : " Voyez ce que ça donne quand n’importe qui peut acheter n’importe quoi. "
Bien sûr, à ce stade de la discussion, on se sent obligé de rectifier l’erreur grossière : " aux Etats-Unis, on ne peut pas acheter d’arme aussi simplement, il s’agit d’un système fédéral, etc. "
Et nous sommes perdus !
Nous sommes... ou plutôt nous avons perdu, parce que dans l’inconscient collectif européen, les Etats-Unis restent le territoire du Western, de l’histoire mythique véhiculée par des films comme "la Horde sauvage ". La réalité de ce pays importe peu.
Dans ces conditions, tenter d’expliquer que dans l’Ouest du siècle passé, les fusillades n’étaient pas si courantes que ça, que les armes y étaient bien moins répandues qu’on ne le dit, qu’aujourd’hui, les lois et règlements en vigueur sont très comparables à ce qu’on trouvait récemment en Suisse, c’est peine perdue. Seul succès : quand vous dites que la criminalité est en baisse actuellement aux USA. Là, c’est vrai, puisque l’information a été récupérée par l’administration Clinton, même s’il est facile démontrer que le mouvement de baisse a commencé avant Clinton... et qu’il a même quelque peu ralenti, depuis l’instauration des dernières lois clintoniennes.
Que faire ?
Que faire alors, quand un interlocuteur nous emmène sur cette pente. La réponse est simple : il ne faut pas se laisser entraîner. Nous vivons en Suisse et il faut rester en Suisse.- Nous avons suffisamment d’exemples ici pour argumenter de part et d’autre. Pour six à sept millions d’habitants, il y a plus de sept millions d’armes en circulations
En Suisse, il est facile de montrer que les armes ne représentent pas le danger qu’on dit : si l’équation "plus d’armes = plus de crimes " était vraie, il ne devrait plus rester grand monde en vie dans le pays.
En Suisse, il est facile de montrer que les propriétaires d’armes sont des gens généralement responsables : après tout, la majorité d’entre eux appartiennent à e qu’on peut appeler les "citoyens respectables ".
En Suisse, il est facile de montrer que les réglementations imposées, non seulement ne servent à rien, mais surtout sont néfastes : par définition, seuls les "citoyens respectables " se plient aux réglementations. Les malfrats de tout poil n’en ont rien à faire.
En Suisse, il est facile de montrer que la responsabilité individuelle reste une valeur importante, car elle fait partie de ces notions qui distinguent les "citoyens " des "sujets ".
En Suisse, il est facile de montrer que les enfants et les armes ne sont pas incompatibles : les "knabenschiessen " et le cours de jeunes tireurs en sont des exemples dont nous pouvons être fiers.
En Suisse, il est facile de montrer que les armes font partie d’un mode de vie qui est le nôtre depuis des siècles et que la violence est parfois la moins mauvaise des solutions. Je sais qu’on essaye aujourd’hui de nous expliquer que les sacrifices de nos parents, pendant la dernière guerre, n’étaient qu’une mise ne scène pour historiens naïfs. Le soldat suisse aux frontières avec son mousqueton est une image de western à ajouter à celles de "Rio Bravo " ou "la Conquête de l’Ouest ". J’ai la faiblesse de croire que leur détermination et leur acceptation de la violence (qui les aurait sans doute anéantis, compte tenu du rapport de force) a sauvé les générations qui ont suivi... donc la mienne.
Restons donc en Suisse, où nous pouvons faire la démonstration que NOUS avons raison et qu’ILS ont tort. Même les exemples français, italien ou allemand sont à éviter. Tout au plus peut-on lâcher un soupir condescendant : après tout, ils ne sont pas Suisses !
F.A.L. (décembre 1999)
Assurance incendie
A Charlotte, en Caroline du Nord, un amateur éclairé avait acheté une boite de cigares très rares, sans doute très bons et surtout très chers. Et il avait assuré ses cigares… contre l’incendie.
Au bout d’un mois, les 25 cigares fumés, notre homme a sans complexe déclaré le sinistre et prétendu qu’il avait perdu ses cigares au cours de 25 petits incendies. Et quand l’assurance a tenté de faire opposition, il s’est trouvé un juge pour donner raison au fumeur : après tout, l’assurance avait accepté d’assurer ces choses contre l’incendie. Elle n’avait qu’à payer.
L’assureur s’est exécuté… 15'000 dollars pour les précieux cigares perdus dans les incendies. Ensuite, elle a fait arrêter son ex-client… et l’a fait condamner pour 24 incendies volontaires… à raison d’un an de prison par feu !(Pour d’autres histoires authentiques du même genre – si vous lisez l’anglais : www.earp.com. On le recommande) (décembre 1999)
Tessin: permis d'achat en blanc
En mars 1999, un collectionneur tessinois avait demandé un permis d'achat à la police de son canton, pour 3 armes, sans préciser de quelles armes il s'agissait. Refus policier: il faut préciser marque, modèle, calibre, etc. Pro-Tell est intervenue, un recours a été déposé auprès du tribunal administratif du canton. Et les juges ont donné raison à notre Tessinois: ils ont estimé qu'une autorisation d'acquisition est un papier qui confirme que l'acheteur remplit les conditions pour l'obtention d'une arme. Le permis est destiné à la personne et non pas à l'arme, dont les caractéristiques seront connues quand le vendeur retournera la feuille qui revient à police.
Le tribunal a donc annulé la décision de police, mis la cause à la charge du canton et alloué au collectionneur une indemnisation de 500 fr. Il faut tout de même savoir que la défense de ce cas a en fait coûté presque le double, 920 fr. (décembre 1999)
Valais: un collectionneur blanchi
Décembre 1998 : un collectionneur valaisan se voit reprocher la détention d'armes automatiques. Il est de plus soupçonné de s'être livré à un commerce illégal de matériel de guerre. Deux armes sont séquestrées par la police. Février 1999 : l'amende tombe, 350 fr. et les armes ne sont pas rendues. Pro Tell a décidé de prendre l'affaire en main.
Octobre 1999 : la Cour de droit public du Tribunal cantonal valaisan a cassé le prononcé de police, acquitté le collectionneur de toutes les charges, annulé les amendes, ordonné la restitution des armes et condamné l'Etat du Valais à verser 1000 fr de dépens. (décembre 1999)