Liberté d'expression: pour qui ?
Récemment, à la Radio Socialiste Romande (RSR), on appelait les
autorités fédérales à agir préventivement contre d'éventuelles nouvelles
affiches "nauséabondes" du genre de celle - fameuse - des "moutons noirs" de l'UDC
(chronique d'Anne Bisang, directrice de la Comédie de Genève, chroniqueuse à la
RSR). Une forme de censure préalable, à appliquer prioritairement, bien sûr, à
une certaine UDC (celle de Christophe Blocher; notons au passage la tentative
peu subtile pour diviser le parti entre "bons" et "mauvais"). Il s'agit
d'empêcher des gens peu recommandables de perturber le vote sur la reconduction
et l'extension de la libre circulation entre l'Europe et la Suisse, en février
prochain.
A la RSR, on s'offusque volontiers devant cette affiche qui réclamait
l'expulsion de criminels étrangers. On ne tique en revanche jamais - au
contraire - devant les affiches anti-armes d'Annabelle
ou du Comité pour l'initiative "Pour
la protection face à la violence des armes". Comité qui d'ailleurs n'hésite
pas à qualifier (dans son argumentaire) de "moutons noirs" ceux d'entre nous qui
voudraient résister au désarmement qu'il veut programmer.
Les moutons noirs de l'UDC.
Elle demande l'expulsion des criminels étrangers (on a assez avec les
nôtres)A la RSR, on affirme volontiers qu'elle viole la norme anti-raciste.
Pourtant, il n'y a eu jusqu'ici aucune action en justice… aucune
condamnation. On peut aimer ou non. Moi j'aime. |
L'affiche d'Annabelle
(magazine féminin zurichois dirigé par une Allemande hoplophobe): le citoyen
suisse type pose fièrement pour la photo de famille, avec son fusil d'assaut
pointé sur la tête de on épouse (sur une autre affiche, c'est le bébé qui
est menacé). Bien sûr, on doit comprendre que, tôt ou tard, le drame se produira, un peu comme l'accident de voiture, inévitable dans la carrière d'un automobiliste). Que cette affiche soit injurieuse envers tous les Suisses propriétaires d'armes (pas d'étranger, là) n'effleure pas les censeurs bien pensants. Il faut dire que, n'y connaissant rien en armes, ils trouvent sans doute normal de braquer un fusil de cette manière… normal, mais si effrayant ! |
L'affiche rouge-rose-verte pour l'initiative "Pour la protection face à la violence des armes" : juste les traces sanglantes de la victime d'un propriétaire d'armes… un "mouton noir". Si les penseurs radiophoniques estiment les moutons de l'UDC nauséabonds, le mouton que je suis trouve celle-ci parfaitement répugnante. Mais à la Radio Soviétique Romande, on ne parlera pas de cette affiche, sauf peut-être pour remarquer combien elle illustre bien le problème. Je crois que cette affiche est la plus scandaleuse qu'on ait jamais placardée en Suisse. L'initiative a, paraît-il, abouti. Elle devrait être déposée en février prochain. |
Oh, à propos… Swissguns vous propose de voter contre la libre circulation en
février: si Schengen venait à sauter, nous ne serions peut-être pas obligés de
reprendre systématiquement les futures loi anti-armes qui se préparent en Europe
et nous pourrions peut-être en rester avec l'actuelle, suffisamment liberticide
à notre goût.
En attendant, Bonnes Fêtes !
F.L., 20 décembre 2008
Cette fois, on y est !
Schengen / Dublin : début de la coopération opérationnelle à minuit
|
C'est ainsi que commence le
communiqué de la Confédération. A minuit, donc… ou, pour être plus précis,
le 12 décembre à 0 heure 00, toute une série de mesures seront mises en oeuvre
pour garantir la sécurité intérieure. Parmi elles, la révision de la loi
fédérale.
On peut être sûr que les malfrats et autres propriétaires d'armes aux penchants
criminels se le tiendront désormais pour dit: dès ce 12 décembre à 0 heure, la
Suisse devient un endroit sûr… enfin !
A part cela, vous, les autres propriétaires d'armes sans penchants criminels,
vous penserez à toutes les armes que vous devez déclarer, à celles que vous ne
devez pas déclarer, à celles que vous ne voulez pas déclarer. Vous préparerez
des demandes d'extrait de casier judiciaire et de permis d'achat, pour cette
culasse de Vetterli ou ce canon de revolver 72 que vous convoitez. Et vous
rangerez dans l'armoire tous ces objets dangereux que, jusqu'ici, vous portiez.
Allez, Swissguns vous souhaite bon courage.
F.L. 11 décembre 2008
Législation sur les armes:
la brochure de la police
A l'occasion de la Bourse aux armes de Lausanne, l'Office fédéral
de la police (Fedpol) a publié une brochure, intitulée "La législation sur les
armes suite à l'adaptation liée à Schengen et à la révision nationale". Le titre
n'est pas très sexy, mais il faut le dire: le contenu est excellent.
Tous les aspects
principaux de la loi sont clairement exposés, avec des illustrations
claires. On s'y retrouve facilement et je n'y ai relevé aucune erreur. Si on
voulait faire un reproche à cette brochure, ce serait dans le suivi. A
plusieurs reprises, on renvoie au site de Fedpol, pour des informations
complémentaires (les armes concernées par l'article 10, le contrat entre
particuliers, etc.), mais ces informations ne sont pas toujours là. A décharge, il faut reconnaître que la " législation sur les armes suite à l'adaptation…" n'est pas encore en vigueur. Il s'en faut de 5 jours au moment où j'écris ces lignes. On peut espérer que ces informations seront disponibles l'année prochaine. Dès le 12 décembre, en tous cas, Swissguns affichera, dans le chapitre "Loi suisse sur les armes", les liens utiles vers Fedpol, avec notamment un contrat entre particuliers type, les formulaires de demande de Carte européenne d'arme, de permis d'importation, les listes de munitions autorisées ou interdites. Nous avons donc actuellement trois informations sur la nouvelle loi: le CD de Frank Leutenegger, "Révision: mode d'emploi", la brochure de proTELL, "La loi suisse sur les armes", et la brochure de Fedpol, "La législation sur les armes suite à l'adaptation liée à Schengen et à la révision nationale". |
|
De la brochure de proTELL, nous dirons qu'elle a le mérite d'exister. Si vous
voulez passer un moment de lecture agréable, procurez-vous le CD de Frank
Leutenegger. Si vous voulez l'info, toute l'info, rien que l'info, demandez la
brochure de Fedpol à votre gendarmerie préférée. Avantage sur les deux premiers:
c'est gratuit.
F.L. 7 décembre 2008
Schengen: plus d'annonces anonymes
Vendredi 12 décembre, la Suisse entre dans Schengen et la
révision de la loi sur les armes entre en vigueur.
Une des dispositions de cette loi concerne la vente d'armes sur internet. Il est
désormais interdit de publier une annonce, sans connaître les noms et
coordonnées du vendeur.
Swissguns a décidé de procéder de la manière suivante: Tout annonceur désirant
vendre une arme devra nous faire parvenir une photo de pièce d'identité (carte
id ou permis de conduire). Ces données seront conservées sur un disque dur
spécialement sécurisé du serveur informatique interne de Swissguns (en Suisse).
Elles ne seront communiquées aux autorités que sur demande motivée (dans le
cadre d'une enquête, notamment). L'intéressé en serait immédiatement avisé. Les
vendeurs pourront sans problème utiliser un pseudonyme, dans la mesure où leur
identité est connue de Swissguns.
Par ailleurs, chaque annonce portera mention du statut de la pièce mise en vente
ou recherchée:
- autorisation spéciale,
- permis d'acquisition,
- contrat entre particuliers,
- libre.
Toutes les annonces qui se trouvent encore sur Swissguns seront détruites le 12
décembre si elles ne sont pas documentées d'ici là.
F.L. 1er décembre 2008
Confirmé !
Ce jeudi 27 novembre, les 27 ont approuvé l'association de la Suisse à l'espace
Schengen. Décision prise par les ministres européens de l'intérieur, sans la
moindre discussion. Mais le commissaire européen chargé de la Justice et des
Libertés (sic !) a immédiatement mis Berne en garde: si les Suisses disent non,
le 8 février prochain à la reconduction de la libre circulation des personnes ET
à son extension à la Roumanie et à la Bulgarie, il y aura un problème majeur et,
selon lui, la Suisse serait alors privée de Schengen.
Inutile de préciser que Swissguns recommande le non, car même si nous sommes
maintenant coincés avec une loi inique, à cause de Schengen, nous pourrions
peut-être éviter ce que les Européens appellent - avec une expression gourmande
- le "développement de l'acquis de Schengen".
En attendant, la Suisse dans Schengen, c'est pour le 12 décembre et la loi sur
les armes aussi.
SIS: vivent les fiches !
Il y a un aspect de Schengen qui fonctionne déjà depuis le mois d'août: le SIS,
le Système d'information Schengen. Les policiers sont ravis. En 3 mois, ils ont
déjà obtenu 2000 réponses positives du système, que ce soit pour des étrangers
indésirables fichés ou la récupération de matériels volés.
Et bientôt, le SIS 2 remplacera ce premier fichier de police européen. Il
contiendra des données biométrique et sera donc (assurent les responsables)
encore plus efficace.
Le SIS 1 a parfois quelques disfonctionnements. Il paraît que le 2 en est
truffé. Au point que des citoyens européens se seraient déjà vu interdire de
séjour… dans leur propre pays !
Il paraît aussi que les propriétaires d'armes fichés dans les pays européens
(bientôt aussi en Suisse) apparaissent dans ces bases de données.
En France, il y a quelques mois, un contrôle routier de routine a failli virer
au cauchemar pour un honnête citoyen. Les pandores avaient vu apparaître sur
l'ordinateur embarqué de leur véhicule: "arme". Aussitôt, dispositif de
circonstance, suspect allongé dans le caniveau, pistolet sur la tempe, fouille
("dynamique") du suspect et de son véhicule. Puis, une fois le calme revenu, le
conseil : "Vous ne devriez pas avoir d'armes. Vous voyez ce que ça vous apporte
!" Excuses ? vous avez dit excuses… ?
SIS 1, SIS 2, toujours plus d'efficacité policière grâce aux fichiers (tous les
spécialistes vous diront que c'est la base d'une bonne police).
SIS 1, SIS 2… SIS 3 ? avec un fichier général, pour tout le monde ?
F.L. 28 novembre 2008
La déclaration
La déclaration… c'est un titre de chanson française et ça
pourrait en être une en ce qui nous concerne. Car on nous attend au tournant,
pour nous faire chanter en chœur la liste de nos armes. Toute la gauche est
persuadée que nous devrons déclarer tous nos fonds de tiroirs. Les
fonctionnaires de police pensent la plupart du temps de même. Même chez proTELL,
on nous explique qu'il faudra se plier à ce rite nouveau… la déclaration.
Pourtant, c'est sans doute le seul point qu’on peut accueillir avec joie, dans
cette nouvelle loi - la "révision nationale", comme l'appelle maintenant Berne,
par opposition à la "révision Schengen" -, qui entrera en vigueur en même temps,
en décembre prochain. Car, en définitive, nous n’aurons que peu de choses à
déclarer.
Ces déclarations sont mentionnées dans les dispositions transitoires, articles
42, al. 5, et
42a, al 1.
Les armes interdites
L’article 42 nous alinéa 5 nous
enjoint à déclarer - dans les trois mois suivant l’entrée en vigueur de la loi -
certaines armes et accessoires visées à l’articles 5. Les armes concernées sont
:
- les armes automatiques,
- les lance-missiles et autre lance projectiles,
- les armes à feu imitant un objet d’usage courant et
- les lance-grenades qui se fixent sous le canon d’un fusil d’assaut.
S’y ajoutent les accessoires d’armes, c’est-à-dire :
- les silencieux,
- les visées laser et les visées nocturnes
- les lance-grenades qui se fixent sous le canon d’un fusil d’assaut (redondance
stupide de la loi).
Les accessoires déclarés restent sans autre formalité en votre possession. En
revanche, pour les armes, il faudra demander, dans un délai de 6 mois, une
autorisation exceptionnelle pour pouvoir les conserver. Et si cette autorisation
vous est refusée, vous aurez encore 4 mois pour les revendre à quelqu’un au
bénéfice d’une autorisation.
Il ne faut déclarer que les armes qui ne le seraient
pas déjà et pas celles qui ont été acquises avec une autorisation.
Dans la réalité, cela concerne avant tout les lance-missiles et
lance-grenades, qui n’étaient pas pris en compte jusqu’ici par la loi. Les armes
automatiques (et les armes camouflées) sont déjà interdites sous le régime
actuel et ne peuvent être acquises qu’avec une autorisation exceptionnelle.
Donc, normalement, pas de déclaration pour elles.
Il pourrait y avoir un cas dans lequel il faudrait déclarer une arme interdite :
celles-ci étaient en vente libre avant la seconde guerre mondiale. Certains
collectionneurs de père en fils pourraient en avoir hérité, sans aucun papier.
Dans ce cas là, il faudrait déclarer l’arme et demander l’autorisation de la
conserver. Autrement, rien à déclarer.
Les armes autorisées.
Il reste, dans la nouvelle loi, quelques armes que l’on peut encore acquérir
sans permis d’achat. Ce sont les armes mentionnées à l’article 10. Et ce sont
précisément ces armes que l’article 42a
nous fait obligation de déclarer, dans la mesure où elles ne le sont pas déjà,
par le biais d’un éventuel permis d’achat. Seules les armes à feu sont
concernées dans l’article 42a.
Et les armes à feu visées à l’article 10 sont les suivantes :
- les armes de chasse à un coup et à plusieurs canons,
- les copies d’armes à un coup (longues ou courtes) se chargeant par la bouche,
- les armes longues de tir à répétition manuelle désignés par le Conseil
fédéral, utilisés habituellement pour le tir hors du service et le tir sportif
organisés par les sociétés de tir reconnues,
- les pistolets à lapins à un coup.
Voilà donc ce qu’il nous faut déclarer.
Le cas des mousquetons
L’article 42a précise que ne sont pas soumises à la déclaration obligatoire : "les
armes d’ordonnance cédées antérieurement par l’administration militaire". La
formulation de cette phrase, qui concerne les mousquetons 11 et 31, pose un
problème.
Nul doute en effet que les autorités de police chargées de nous contrôler
comprendront qu'il s'agit des armes que nous avons directement reçues de
l'administration militaire, lors de notre libération du service. Tous les autres
mousquetons que nous aurions pu accumuler, au cours d'une vie de collection,
toutes ces armes qu'on trouve encore dans les brocantes, à enlever sans le
moindre papier devraient être déclarés.
Pourtant, si c'est ce que cette phrase voulait vraiment dire, il aurait suffit
de l'écrire : "ne sont pas soumis … les armes d'ordonnances reçues de
l'administration militaire". Dans sa formulation actuelle, il s'agit de
toutes les armes d'ordonnance 11 et 31 libérées un jour du service par
l'administration militaire et généralement marquées d'un "P". Pour ma part,
j'estime qu'il ne faut pas déclarer les mousquetons 11 et 31.
A relever que les anciennes armes d'ordonnance autres que les 11 et 31 ne sont
concernées ni par l'article 10, ni par l'article 42a: elles ne sont plus
considérées comme des armes de tir et sont donc soumises au permis d'achat.
C'est notamment le cas des fusils 89, carabines de cavalerie 93 cadets 97 et
autres Vetterli. Pas besoin de les déclarer.
Et les autres?
Et toutes les autres armes, pistolets et revolvers que nous avons acquis au
cours des ans, certaines avec contrat, depuis 1999 ? Toutes les autres, ces
armes de poing qui étaient considérées jusqu'à présent comme anciennes, mais qui
deviendront modernes en décembre prochain (celles qui ont été fabriquées entre
1870 et 1890) ?
Et bien, si vous les achetez après le mois de décembre, vous devrez demander un
permis d'achat. Mais si vous les avez, vous n'avez absolument pas besoin de les
déclarer !
La nouvelle loi ne le demande pas. Et si le policier zélé vous en exige la
liste, demandez lui sur quel article de loi il s'appuie. En tous cas ni le 42,
ni le 42a.
Encore une fois, donc: on ne déclare pas les armes
normalement soumises à permis d'achat, même si nous les avons acquises sans.
Pourvu que ça dure ! Ce qui va sans doute nous sauver, c'est que même sans ces
armes là, les administrations de police vont être submergées de travail. On sait
déjà qu'elles ne disposeront d'aucun moyen supplémentaire pour y faire face. Ce
ne sont sans doute pas elles qui vont insister pour se charger de plus de
tâches.
F.L. 13 novembre
Le permis d'achat dans la nouvelle loi
Nous allons devoir nous adapter à quelques petits changements,
des changements dont tout le monde nous assure qu'ils ne sont que broutilles,
que nous ne nous en apercevrons même pas… et que c'est pour le bien de tous.
Parmi ces changements, le permis d'achat entre particuliers.
Dorénavant, pour la plupart des armes que nous échangeons entre particuliers,
nous devrons demander - et obtenir - des permis d'achat, délivrés par les
autorités (50 fr.).
Ce permis sera délivré contre remise d'un extrait de casier judiciaire vieux de
moins de 3 mois (20 fr., à demander à la Poste).
Un juste motif
En outre, bien que le principe de la clause du besoin ait été refusé par le
Parlement, il faudra indiquer pourquoi on a l'idée saugrenue d'acheter une arme…
profession, tir, chasse, collection, voire défense…
Le message du Conseil fédéral et les délibérations du Parlement s'accordent sur
le fait qu'un motif ne pourra pas être cause de refus: si je veux une arme pour
ma défense, j'ai droit à une arme pour ma défense.
Donc - théoriquement - pas de souci de ce côté… encore que…
Des permis pour n'importe quoi
En revanche, il faut savoir que, même entre particuliers, il faudra désormais un
permis pour une série d'armes qui s'achetaient souvent dans les brocantes sans
le moindre papier. Seules quelques armes échappent au régime du permis:
- armes longues de tir, à un coup ou à répétition manuelle,
- armes longues de chasse à un ou deux coups ou à répétition manuelle,
- copies d'armes anciennes à poudre noire à un coup se chargeant par la bouche.
Cela signifie que les mousquetons et fusils 11 et 31 sont en vente avec contrat,
mais les fusils 89, les Vetterli et autres petites carabines Flobert à un coup
sont soumises au permis. Inutile de dire que ces dernières vont disparaître
rapidement du marché. Si vous en voulez une, c'est le dernier moment.
Permis pour les pièces
Ce permis entre particuliers ne se limite pas aux armes. Il en faudra un
également pour toutes les pièces détachées dites "essentielles", à savoir:
- carcasse, canon et culasse pour les armes de poing,
- boite de culasse, canon et culasse pour les armes longues.
Donc, attention avant de dire à un copain: "une culasse de Vetterli, je dois
avoir ça dans un tiroir". Si une oreille officielle vous entend…
Trois armes sur un permis
Comme jusqu'à présent, il sera toujours possible d'acheter trois armes - ou
pièces essentielles - avec un même permis, si elles proviennent du même
aliénateur (OArm, art. 11). Mais il sera désormais impossible de faire cela
entre trois copains et de repartir avec une arme et deux contrats.
En effet, si vous revendez deux des armes achetées sur le permis, vos deux
acheteurs devront eux aussi se procurer des permis.
Un permis pour hériter
En cas de "dévolution successorale" (héritage en français courant), le ou les
héritiers devront demander une autorisation pour les armes qu'ils reçoivent.
Berne a consenti a ne demander qu'un seul permis pour toutes les armes
concernées.
Le problème peut se poser en cas d'héritage d'armes interdites, comme celles qui
tirent en rafales. Car l'héritier pourra demander une autorisation de conserver
ces pièces, mais il n'est pas tout à fait sûr d'obtenir ce permis.
Armes interdites
Ce sont en général les mêmes qu'autrefois, les armes tirant en rafales,
notamment, avec quelques lance-missiles et mortiers en plus. Mais il faut savoir
que l'article 5, al. 4 de la LArm prévoit toujours la possibilité d'exceptions,
notamment pour les collectionneurs. Les armes modifiées pour devenir
semi-automatiques sont interdites, dans la loi révisée. Exception remarquable:
les armes d'ordonnance suisse "démilitarisées". Il faudra qu'on m'explique
comment un Fass 57 ou 90 peut être moins dangereux qu'une AK 47 ou un FAL, quand
toutes ces armes sont en semi auto.
Attention à un piège: Fass 57 et 90 sont autorisés, car ce sont des armes
utilisées dans des compétitions officielles de tir. Mais ces mêmes armes, une
fois modifiées (par exemple raccourcies ou équipées de gadgets), redeviennent de
méchantes armes automatiques, totalement interdites.
Le contrat
On l'a vu, quelques armes restent en vente presque libre, avec un contrat entre
particuliers. Mais là aussi, on nous attend au tournant: chaque contrat devra
être établi en trois exemplaires, un pour le vendeur, un pour l'acheteur et un
pour la police. L'idée, c'est que de cette manière, à terme, toutes les armes
finiront par être enregistrées… toutes les armes des gens honnêtes, bien sûr,
pas celles qui servent le plus souvent aux meurtres et aux agressions.
Armes anciennes
Les armes anciennes fabriquées avant 1870 restent en vente entièrement libre,
sans le moindre papier. Leur port est en revanche expressément interdit, sauf
dans le cadre de manifestations folkloriques.
Attention: la nouvelle loi prend la date de 1870 pour les armes anciennes.
Jusqu'ici, c'était 1890. Toute une série d'armes que nous avons acquises en tant
qu'antiquités - revolver suisse 1872, Colt 1873, Vetterli, etc. - se retrouvent
aujourd'hui considérées comme des armes, au même titre que le plus récent des
Glock. Toutes ces pièces sont donc désormais soumises au permis.
Autres armes
Jusqu'ici, nous avons parlé d'armes à feu. Mais il faut savoir que d'autres
objets entrent dans la catégorie des armes : de nombreux poignards et autres
couteaux de tueurs e série sont interdits totalement. Certains autres, comme les
poignards "Rambo", à dents de scie sur le dos, ou les baïonnettes suisses,
peuvent être achetés librement, mais certainement pas portés.
On ne précise pas s'il faudra établir des contrats lors de la vente de ces
lames.
En revanche, certaines armes, soft-air ou à air comprimé, de même que certaines
armes factices seront considérées comme des armes. La loi et l'ordonnance sont
peu claires sur la question du permis ou du contrat entre particuliers pour
échanger des jouets.
Et on nous dit que le monde devient toujours un peu plus simple !
F.L. 8 novembre 2008
Nouvelle loi: le problème des munitions
La loi fédérale sur les armes 1997, révisée 2001, révisée 2005,
révisée 2007, entrera en vigueur, dans sa nouvelle forme, au mois de décembre
prochain. Un des problèmes qu'elle pose est celui des munitions.
Quand on leur pose la question, les représentants des autorités répondent
qu'aucun changement n'est prévu. On peut se demander dans ce cas pourquoi la loi
consacre tout un chapitre (Ch. 3) à l'acquisition et à la possession de
munitions et d’éléments de munitions.
Lors de tirs officiels, on pourra acheter sans autre formalité la munition au
stand, sous le contrôle "adapté" de la société responsable (art. 16). Les
tireurs âgés de moins de 18 ans le pourront aussi, mais ils devront tirer cette
munition immédiatement, sous le contrôle d'un adulte.
Mais l'article 15 pose le principe selon lequel :
"Seules les personnes autorisées à acquérir l'arme correspondante peuvent
acquérir des munitions et des éléments de munitions."
Ce qui signifie que, pour acheter de la munition, il faudra posséder – avec les
papiers correspondants – une arme de ce calibre.
Dans l'ordonnance, au chapitre 2, art. 15c, on trouve quelques précisions.
Le vendeur sera tenu pour responsable. Il devra vérifier qu'il n'y a pas
d'indication contraire et il demandera que "l'acquéreur présente pour une
arme donnée une autorisation exceptionnelle ou un permis d'acquisition qui lui a
été délivré il y a moins de 2 ans ou une carte européenne d'arme à feu en cours
de validité".
Au bureau des armes de votre canton on vous dira que les textes varient encore
de jour en jour et que personne ne sait encore vraiment à quelle sauce nous
serons mangés. C'est sans doute vrai au niveau des multiples circulaires de
police, par lesquelles des responsables de la police tentent de faire comprendre
à leurs subordonnés ce qu'ils n'ont pas compris eux-mêmes. Cela ne l'est pas au
niveau de la loi et de l'ordonnance. La première a été adoptée au printemps 2007
par le parlement, la seconde a été approuvée par le Conseil fédéral, le 2
juillet 2008. Ces textes sont donc coulés dans le bronze… jusqu'au passage de la
prochaine révision devant le parlement.
F.L. 6 novembre 2008
Pour ceux qui n'y croient pas
C'est vrai que tout change... Berne a donné une nouvelle date: Schengen devrait entrer en vigueur le 12 décembre, une semaine après la Bourse aux armes de Lausanne et non pas le lendemain.
"Du point de vue technique, nous sommes prêts", a affirmé Luzius Mader, vice-directeur de l'Office fédéral de la justice. Le Conseil des ministres de l'UE doit encore donner son feu vert lors de sa séance des 27 et 28 novembre, une décision qui requiert l'unanimité.
Préparez-vous !
F.L. 4 novembre 2008
Ils n'y croient pas !
Les collectionneurs d'armes ne peuvent tout simplement pas croire
que la loi va changer. Ils ne veulent pas penser que, dans quelques semaines, un
coup terrible sera porté à leur hobby. Alors ils font comme si rien ne devait
changer et que la Suisse reste éternellement le pays qu'ils ont toujours connu…
et qu'il n'est déjà plus.
Le week-end dernier, Frank Leutenegger assistait à une bourse aux armes privée,
d'une association de collectionneurs. C'était d'ailleurs la dernière du genre,
avant l'entrée en vigueur de la révision.
Et des rencontres faites à cette bourse, il ramène des phrases incroyables
entendues dans la bouche de gens bien informés :
- "Mais non, ça ne passera pas, vous verrez."
- "Ce n'est qu'un projet. Il est en consultation."
- "Il y a du retard et c'est pour dans des années ou même pour jamais."
- "Oui, la loi a été votée, mais pas le règlement."
La palme va à certains représentants des forces de l'ordre:
- "Vous ne pouvez pas affirmer cela: ça change tout le temps."
Malheureusement pour ces rêveurs, la loi a été votée, par le Parlement en 2007
et il n'est pas question d'y revenir… du moins pas avant la prochaine révision,
annoncée pour 2010; l'ordonnance d'application a été approuvée, par le Conseil
fédéral, le printemps dernier. Ce qui peut encore changer, pour les policiers,
ce sont les circulaires que leurs chefs leur envoient - en rafales - au fur et à
mesure qu'ils croient avoir compris les textes.
Il faut dire à leur décharge qu'ils ne sont pas simples, ces textes. La loi
faisait 15 pages, elle passe à 30. L'ordonnance aussi.
Quant à l'incertitude sur l'entrée en vigueur de la révision, c'est vrai qu'elle
demeure. Le Comité mixte Schengen doit se réunir fin novembre. C'est à ce moment
que tous les pays membres de l'espace Schengen doivent approuver - à l'unanimité
- l'entrée de la Suisse dans leur club. S'ils le font (ce qui est prévu), ce
sera pour le 8 décembre (le lendemain de la Bourse aux armes de Lausanne) et la
révision entrera en vigueur le même jour. Si un Européen fait des histoires (par
exemple l'Allemand qui en veut à notre secret bancaire), cela pourrait retarder
le processus de quelques semaines, voire un mois ou deux. Mais pas beaucoup
plus, compte tenu des intérêts en jeu (pas les armes).
Donc dans Schengen nous serons et la révision nous subirons. La loi est là,
l'ordonnance est là. Autant vaut les étudier attentivement, pour savoir à quelle
sauce nous serons mangés et quels piment sont à éviter.
A ce propos, je vous rappelle le CD écrit par Frank Leutenegger, "Révision :
Mode d'emploi", disponible pour 20 fr., port compris.
F.L 28 octobre 2008
Les armes interdites
Les armes interdites dans la nouvelle loi – "révision nationale",
selon Berne - sont dans l'ensemble celles qui l'étaient déjà. Certaines
nouveautés apparaissent cependant. Tout cela se trouve dans l'article 5 de la
loi. Il s'agit:
a. d'armes à feu automatiques, d'armes à feu automatiques transformées en armes
à feu semi-automatiques et d'éléments essentiels ou de composants spécialement
conçus de ces armes;
Attention à la formulation: sont interdites à l'achat, les armes automatiques
et les armes transformées d'automatique à semi-auto.
b. de lanceurs militaires de munitions, de projectiles ou de
missiles à effet explosif et d’éléments essentiels de ces lanceurs;
Lance-missiles, roquettes, mines, etc.
c. des couteaux et poignards visés à l’art. 4, al. 1, let. c;
Ce sont les couteaux dont la lame est libérée par un mécanisme d’ouverture
pouvant être actionné d’une seule main, les couteaux papillon, les couteaux à
lancer et les poignards à lame symétrique.
d. des engins visés à l’art. 4, al. 1, let. d, à l’exception des
matraques;
Ce sont les coups de poing américains, les matraques, les étoiles à lancer et
les frondes.
e. des appareils à électrochocs visés à l’art. 4, al. 1, let. e;
Ce sont les appareils produisant des électrochocs et autres Tasers.
f. d’armes imitant un objet d’usage courant et d’éléments essentiels de ces
armes;
Stylos-pistolets, cannes-épées, etc.
g. d’accessoires d’armes.
Les accessoires sont les silencieux, les instruments de visée laser et les
instruments de visée de nuit.
Tout cela est interdit à la vente, à l'achat et à l'importation. Mais on a le
droit de posséder des armes auto transformées en semi, des poignards et couteaux
de toutes formes, des matraques, électriques ou pas, et des accessoires. Il
faudra cependant déclarer les accessoires, selon l'article 42 de la loi.
A noter encore qu'il est interdit de tirer avec des armes automatiques, avec des
lance-mines ou avec n'importe quoi, quand on est dans un lieu accessible au
public et pas sur une place de tir officielle.
On entend parfois dire que les fusils à pompe sont désormais interdits. C'est
faux, bien sûr, même si la pastèque zougoise Josef Lang essaye de le faire
croire. Ils sont soumis à permis d'achat standard, comme d'ailleurs les armes
semi-automatiques d'origine.
Les armes d'ordonnance
Petite mention spéciale pour les armes d'ordonnance. L'alinéa 6 de l'article 5
de la dit ceci: "Les armes à feu automatiques d’ordonnance suisses transformées
en armes à feu semi-automatiques ne sont pas assimilées aux armes visées à l’al.
1, let. a".
Ainsi, ces Fass 57 et 90, "civilisés" par l'armée en supprimant la possibilité
de tir en rafales deviennent des armes semi-auto, tout à fait convenables. Ce
qui n'est pas le cas des armes étrangères qui auraient subi le même traitement.
Mais attention: cet état de grâce n'existe que pour plaire aux tireurs. Il faut
donc impérativement que ces armes demeurent dans une configuration admise par la
toute puissante FST (Fédération suisse de tir sportif). Tout ajout non autorisé
(lunette, frein de bouche différent, visée spéciale, etc.)… ou tout retrait non
autorisé, comme un raccourcissement, par exemple, leur enlève leur étiquette
d'arme de tir autorisée. Elles redeviennent aussitôt d'horribles armes
automatiques, transformées et interdites à la vente.
F.L. 27 octobre 2008
Histoire (triste) d'un 6.35
La nouvelle loi arrive. La nouvelle loi est là. Avec elle, des
tracasseries nouvelles, des exigences nouvelles et des stupidités anciennes… et
quelques conséquences – stupides elles aussi – auxquelles nous n'avions pas
pensé.
L'exemple type est le petit
pistolet – prenez un 6.35 quelconque -, que vous avez acheté 50 fr.
Imaginons que cette arme change de propriétaire plusieurs fois, dans les
mois et les années qui viennent. Et pour la beauté de la démonstration,
imaginons encore que sa valeur de base ne bouge pas. 50 fr, c'est le prix de départ. Vous vendez le pistolet 50 fr. Mais votre acheteur le paye 120 fr. : 50 fr.+ 50 fr. de permis + 20 fr. d'extrait de casier judiciaire. Votre acheteur le revend… 120 fr., mais le suivant le paye 190 fr. (120 + 50 de permis + 20 d'extrait). Le suivant encore, payera 260 fr., le suivant 330, 400, 470… etc. Et tout cela pour une arme qui, intrinsèquement, vaut toujours 50 fr. |
A la longue, ce 6.35 vaudra son poids en or. Le phénomène peut
déjà être observé aux Etats-Unis où on exige une taxe de transfert de 200
dollars, pour toutes les transactions d'armes automatiques. C'est ainsi qu'une
Sten, qui vaut ici 300-600 fr., se vend en Amérique 15-20'000 dollars.
Quel meilleur moyen, pour tarir un marché, que de le rendre financièrement
inaccessible. Et, parmi les hoplophobes les moins primaires, certains ont
parfaitement compris ce mécanisme.
F.L., 20 octobre 2008
Et encore une révision !
La Directive européenne sur les armes a changé. Bruxelles a donc donné ses
ordres à Berne: le droit suisse doit être modifié. Peu importe que la Lex
Schengen (2004) ne soit jamais entrée en vigueur en Suisse, déjà remplacée par
la Lex Blocher (la révision "nationale" disent maintenant les textes officiels),
qui devrait déployer ses méfaits en décembre prochain… Bruxelles a transmis ses
ordres.
La loi fédérale de 1997 est entrée en vigueur le 1er janvier 1999, il y a moins de 10 ans. Elle avait pris le monde des armes par surprise. On peut dire aujourd'hui qu'elle a déjà vécu, remplacée par un "droit" (le terme de "droit" n'est plus adéquat) devenu liberticide. |
Pour mettre une peu de baume à l'orgueil national mis à mal, on peut préciser
que désormais, les lois suisses ne se font même plus à Bruxelles, mais à New
York, depuis que l'Europe a décidé d'accepter les lois onusiennes en matière
d'armes (Protocole des Nations Unies sur les armes à feu).
On l'a échappé belle ! Compte tenu des projets que les Verts européens avaient concoctés pour nous, nous ne nous en sortons pas trop mal. A l'origine, le Parlement européen, noyauté par les rouges-roses-verts, voulait aller beaucoup plus loin. Trois exemples: - deux catégories d'armes seulement, interdites ou soumises à autorisation. - interdiction de tir pour les mineurs, - registre centralisé européen, accessible pour n'importe quel fonctionnaire, de l'Atlantique à l'Oural. |
|
|
En ce qui concerne le registre central, l'Allemagne et la
Suisse ont fait valoir, qu'en tant qu'Etats fédéraux, ils auraient des
difficultés à réaliser un fichier national. On en restera donc aux fichiers
cantonaux ou de Länder pour l'Allemagne… d'autant qu'à l'heure de
l'informatique, les transferts de données sont si faciles. Nous aurons donc
26 fichiers cantonaux… bien sûr reliés entre eux. Les quatre catégories ont été maintenues. C'est principalement la France qui s'est battue pour cela. |
Les catégories: A. armes interdites B. armes soumises à autorisation C. armes soumises à déclarations D. armes libres |
Il nous reste donc quelques armes en vente relativement libre, mais soumises à
déclaration (notamment les armes de tir et de chasse). La notion d'arme libre
(sans aucune déclaration) n'existe pas en Suisse: les armes anciennes, datant
d'avant 1870, ne sont théoriquement pas concernées par la loi… même si celle-ci
en interdit expressément le port.
La Directive modifiée consacre l'interdiction pour un
mineur de posséder des armes, mais elle prévoit également la possibilité de
leur en prêter, pour l'exercice d'un sport comme le tir ou la chasse. Révision 2010 Le rapport explicatif du Conseil fédéral rappelle que "les développements de l'acquis de Schengen sont repris conformément à la procédure prévue à l'article 7 AAS (Accord d'association à Schengen)". Et c'est pourquoi, cette nouvelle révision doit être soumise au Parlement, pour être mise en œuvre avant 2014. |
|
Le rapport explicatif du gouvernement est émaillé de formules du genre : "il n'y
a pas lieu de procéder à des modifications". Mais on modifie quand même, ça fait
plus "propre en ordre", tout de même. Et donc, on y va de deux projets distincts
de modification de la loi (un pour ce qu'on avait oublié de modifier pour être
en ordre avec le Schengen actuel, l'autre pour l'adaptation) et d'un projet de
modification de l'ordonnance.
|
Modifications de la loi Le nouvel alinéa 5 de l'article 32c explique que ce système d'information contiendra "les données suivantes: |
a. l’identité et le numéro d’enregistrement de l’acquéreur et de
l’aliénateur;
b. le type, le fabricant, la désignation, le calibre et le numéro de l’arme,
ainsi que la date de l’aliénation".
Et l'alinéa 3bis, nouveau lui aussi de l'article 32c
précise que "les données du système d’information électronique … peuvent
être communiquées aux autorités de poursuite pénale et aux autorités
judiciaires des cantons et de la Confédération qui en font la demande pour
accomplir leurs tâches légales". Pas de registre central, donc, mais 26 registres cantonaux informatisés et transférables sur demande, par un simple clic de souris. Quand on sait que la dernière révision (appelée joliment par Berne la "révision nationale", par opposition à la "révision Schengen") prévoit également le transfert de données de ce genre aux Etats membres de l'accord, on peut oublier les mots "protection des données". Modifications de l'ordonnance Dans l'ordonnance, on précise quels sont les marquages qui doivent figurer sur les armes et les boites de munitions, quelles sont les données qui doivent figurer dans les fichiers cantonaux et on ajoute qu'en général il faut conserver ce genre de données pendant 20 ans ou jusqu'à la mort ou au 90e anniversaire de la personne concernée (le lendemain, j'vends tout au noir !) |
|
On y explique aussi que pour prêter une arme à un mineur, il faut l'accord écrit
des parents. La révision actuelle dit seulement que les parents doivent être au
courant et qu'ils doivent informer la police que leur progéniture manie un engin
de mort.
F.L. 10.10.2008
Définitions européennes La Directive modifiée contient quelques définitions modifiées, simplifiées ou nouvelles, qu'il est utile de connaître. Voici ce que nous en dit le rapport explicatif du Conseil fédéral, pour la nouvelle révision: - Définition de l'arme à feu: Il n'y avait pas jusqu'ici de telle définition dans la directive sur les armes. Elle reprend désormais la terminologie du Protocole des Nations Unies sur les armes à feu, qui définit l'arme à feu comme une arme à canon portative qui propulse un projectile par l'action d'un explosif. Elle établit également que les objets pouvant être transformés en armes à feu doivent également être considérés comme tels. Au sens de la directive, un objet n'est considéré comme pouvant être transformé que s'il remplit cumulativement les deux conditions suivantes: il revêt l'aspect d'une arme à feu et peut être transformé du fait de ses caractéristiques de construction ou du matériau dans lequel il est fabriqué. Les exceptions prévues à l'annexe I, partie III ne sont comme précédemment pas considérées comme des armes à feu (en particulier les armes à feu neutralisées). - Définition de la pièce d'une arme à feu: La directive introduit cette notion en reprenant la définition du Protocole des Nations Unies sur les armes à feu. Outre les parties essentielles, les pièces sont tous les éléments indispensables au fonctionnement de l'arme à feu (p. ex. le canon ou la culasse). Le silencieux est désormais considéré comme pièce. - Définition des munitions: La définition des munitions inscrite dans la directive reprend également celle du Protocole des Nations Unies sur les armes à feu. Elle correspond à l'actuelle définition de la loi sur les armes. - Définition de l'armurier: L'obligation de détenir une patente de commerce d'armes est désormais universelle, c'est-à-dire indépendante du type d'arme à feu qu'on fabrique ou dont on fait le commerce, indépendante aussi du fait que le commerce porte sur des armes à feu, des pièces ou des munitions. La directive en vigueur prévoyait en outre déjà que toute personne qui transforme des armes à feu, des pièces ou des munitions est considérée comme un armurier. Etant donné que cet aspect n'avait pas été repris dans la mise en oeuvre de la directive en vigueur, cette lacune a été comblée. - Définition de la fabrication illicite et du trafic illicite: Les par. 2bis et 2ter reprennent les définitions de la "fabrication illicite" et du "trafic illicite" figurant dans le Protocole des Nations Unies sur les armes à feu. Il y a fabrication illicite lorsque les parties essentielles des armes à feu proviennent du trafic illicite, que l'assemblage se fait sans patente de commerce d'armes ou que l'arme à feu assemblée n'est pas marquée lors de sa fabrication. Le trafic illicite désigne l'acquisition, la vente, le transit ou le transfert d'armes à feu effectués en violation des dispositions de la directive sur les autorisations requises ou sans que les armes à feu assemblées aient été marquées. |
REVISION : MODE D'EMPLOI
Décembre 2008: - Comment comprendre la loi ? Révision : Mode d'emploi Un CD présentant une analyse en profondeur de la nouvelle LARM, suivi des nouveaux textes de lois complets.
|
Initiative anti-armes: mensonges, arguments fallacieux et erreurs grossières
L'argumentaire des initiants commence par une déclaration
tout à fait exacte à nos yeux: le Parlement n'a pas traduit dans les faits
la volonté populaire, exprimée en 1993, lors de l'adoption de l'article
constitutionnel pour une lutte contre l'usage abusif d'armes. On a pu
constater, depuis l'entrée en vigueur (en 1999) de la LArm 1997, que rien
n'a changé du point de vue de l'usage abusif des armes. Au contraire, la
situation s'est détériorée depuis et on constate des abus de plus en plus
nombreux. En revanche, les propriétaires d'armes honnêtes se sont vus
confrontés à de plus en plus de tracasseries stupides. L'initiative
rouge-rose-verte dit vouloir changer les choses. Mais en réalité, elle ne
fait rien pour lutter vraiment contre les abus et se contente d'ajouter de
nouvelles tracasseries à celles que nous subissons déjà. Elle a même la naïveté d'en promettre plus pour l'avenir, tout en se défendant de présenter des revendications maximales (page 8 de l'argumentaire): la clause du besoin sera appliquée de manière rigide, les cantons auront moins de latitude pour accorder des autorisations spéciales pour des armes automatiques, le législateur devra alimenter la liste des armes dangereuses interdites au gré de ses fantasmes futurs, etc. |
|
Les initiants se servent pour faire valoir leurs arguments de mensonges, de demi
vérités, d'erreurs grossières et d'arguments fallacieux. Aucune de leurs
assertions ne tient l'examen. Il suffit de reprendre leur
argumentaire.
Exemples de mensonges:
- "Il est toujours possible en Suisse de (...) de porter (...) des armes sans
avoir à en fournir la moindre raison" (page 4). En réalité, la loi actuelle
prévoit que, pour porter une arme, il faut pouvoir justifier d'un "danger
tangible"… au point que, la plupart du temps, le permis de port est refusé. Si
ce n'est pas une raison, on voit difficilement ce qu'il leur faudrait de plus.
- Toute la diatribe contre les fusils à pompe (du Josef Lang pur) est à la fois
mensongère, fallacieuse et grossièrement fausse (page 6). On prétend que les
armes qui tirent des "gerbes de petits plombs" ne sont pas utilisables
pour la chasse. Qu'en particuliers, les fusils à pompe n'ont aucune utilité dans
ce domaine. La chasse à la grenaille est sans doute la plus répandue dans le
monde entier. Aux Etats-Unis, des dizaines de milliers de chasseurs emploient
des armes à pompe (elles sont moins populaires, il est vrai, en Europe). Et on
ajoute que l'effet de recul des armes à grenaille est "si puissant qu'il
provoque des contusions sur l'épaule du tireur". Ridicule !
- "En Suisse, l'Etat seul détient le monopole de la violence légitime"
(page 11, 12, 18). C'est nier le droit inaliénable des citoyens à la légitime
défense et c'est une position qui place bien les socialistes et leurs alliés
verts dans le camp des vrais criminels.
- Les autorités compétentes pourront avoir accès au registre des armes "-
tout en garantissant la protection des données, bien entendu" (page 13).
Quand on sait que le but est de rendre ces données accessibles dans tout
l'espace Schengen, parler de protection des données est risible.
- "Le Brésil s'est employé, lui aussi, à réduire la disponibilité des armes
dans le pays. Ses actions ont donné de bons résultats et la sécurité s'est
sensiblement améliorée dans quelques régions" (page 14). Le programme
gouvernemental brésilien de contrôle des armes est un échec patent et le refus
des citoyens brésiliens de se laisser désarmer (référendum d'octobre 2005) en
est la preuve.
- "Le Parlement a démontré à maintes reprises qu'il n'entendait pas lutter
contre l'usage abusif d'armes" (page 16). C'est non seulement un mensonge
flagrant, c'est aussi une insulte envers toutes les personnes qui ne partagent
pas le point de vue des initiants. Qu'ils ne s'étonnent donc pas s'ils se voient
à leur tour insultés. Ce sera non seulement mérité, mais aussi justifié.
- "Des études comparatives au niveau international ont montré clairement que
la sécurité augmente lorsque les armes sont moins facilement accessibles"
(page 18). Des études… celles de Killias, peut-être, mais aucune étude sérieuse.
D'ailleurs les initiants se gardent bien de donner des références. Nous pouvons,
nous, citer les études de John Lott ("More Guns, Less Crime", 1997, " The Bias
Against Guns", 2003) nettement plus sérieuses, qui montrent au contraire que
quand les honnêtes gens sont armés, la sécurité publique s'en trouve améliorée.
- "En ce qui concerne la cession d'armes d'ordonnance en propriété, même les
exigences minimales de la loi sur les armes [actuelle] ne sont pas
respectées" (page 20). Non seulement elles sont à l'évidence respectée (on
imagine mal l'armée en flagrant délit de trafic d'armes avec des particuliers),
en outre, une fois de plus, les rouges-roses-verts manient l'insulte, qui est
chez eux un argument politique standard.
- "En général, elles [les armes] traînent un peu n'importe où"
(page 20). Ben voyons !
- "Des milliers d'armes militaires et de vieux mousquetons atterrissent dans
des brocantes ou quittent le pays en contrebande" (page 21). Le texte fait
allusion au fusil d'assaut 90 et son auteur semble ignorer que la vente de cette
arme est d'ores et déjà réglementée.
- "La loi [canadienne sur les armes] a pu être mise en œuvre sans
problème". Aucun problème, sinon que l'enregistrement a coûté 2 milliards de
dollars canadiens (à peu près autant de francs) et que même les autorités
canadiennes reconnaissent l'inefficacité de la plupart des mesures: "Compter
et repérer chaque arme d'épaule au Canada est inefficace et coûteux, et cette
situation désole les contribuables respectueux des lois, qui doivent remplir une
quantité énorme de paperasserie" (sur le site internet "Sécurité
publique - Canada", 19.06.2006).
Exemples d'arguments fallacieux:
- "Il n'existe aucune raison militaire pour que l'armée remette leur arme
d'ordonnance aux soldats d'active". Et les initiants en font la
démonstration: en cas d'attaque terroriste, selon eux, "les soldats, à peine
sortis de chez eux, se mettraient à tirer avec leur fusil d'assaut". Et on
ajoute qu'ils "sont formés pour se battre sous un commandement clair, mais
pas de leur propre initiative" (page 5). Ces déclarations sont si stupides
qu'on a peine à leur répondre. Si les rouges-roses-verts pensent les soldats
suisses - dont leurs électeurs - aussi bêtes, c'est qu'ils tentent de les
ramener à leur niveau.
- "Il est difficilement admissible que des soldats (...) aient le devoir de
conserver leur arme d'ordonnance à la maison" (page 5). Autant aller
jusqu'au bout et trouver inadmissible que des soldats aient des armes. Les
initiants n'ont semble-t-il jamais avalé le principe de l'armée de milice. Ils
veulent des professionnels, sans état d'âme, au service du gouvernement (si
c'est le leur) et pas du peuple (qui ne vote pas en majorité pour eux).
- Les armes d'ordonnance ancienne (fusils 1889, carabines de cadet, etc.)
représentent un risque de suicide et "une menace intolérable dans les cas de
violence domestique" (page 6). Outre le fait que, si on voit des suicides à
l'arme d'ordonnance moderne, on n'en a pas d'exemple avec des armes anciennes,
l'argument omet volontairement que la violence domestique est (trop) souvent un
problème d'étrangers mal assimilés en Suisse (Office fédéral de la statistique,
10.03.2008: 3,1 fois plus de suspects parmi les étrangers que parmi les Suisses,
pour seulement 20 % de la population)… donc des gens qui n'ont pas d'arme
d'ordonnance.
- "La création d'un registre des armes est une mesure indispensable pour
prévenir et combattre efficacement la criminalité" (page 7). En page 18, on
reconnaît que les mesures proposées ne servent à rien contre la criminalité,
mais qu'elle renforcera la sécurité, en brimant les honnêtes citoyens. Les
initiants reprennent l'exemple de la tuerie de Zoug: "Si un registre national
des armes avait existé dans les années 90, la police aurait découvert, au moment
d'établir un nouveau permis d'achat, quelles autres armes étaient déjà en sa
[celle du tueur] possession". Et alors, cela aurait-il empêché qu'on
délivre un autre permis ? Au contraire ! Les initiants ajoutent que les tireurs,
les chasseurs et les collectionneurs ne subiront aucun préjudice d'un
enregistrement. "Bien au contraire, leur réputation ne peur que profiter
d'une situation dans laquelle les "moutons noirs" sont repérés à temps". Il
fallait oser, en tant que rouges-roses-verts, utiliser l'expression "moutons
noirs". En outre, on se garde de dire qu'un enregistrement d'armes sert trop
souvent de prélude à la confiscation (cf. la France et les fusils à pompe
(déjà), à la fin des années 90)
- Peut-on mentionner, parmi les arguments fallacieux, les affirmations que les
opposants à un meilleur contrôle des armes ne sont que "quelques fanatiques
des armes et éternels passéistes" (page 9) ?
- "Les enfants et adolescents ne doivent plus avoir le droit d'utiliser une
arme, car ils ne peuvent faire valoir aucun besoin et ne possèdent pas les
capacités requises" (page 11). Les rouges-roses-verts veulent supprimer le
tir pour tous ceux qui n'ont pas 18 ans et on regrette de ne pouvoir aller
jusqu'à 25. Bien sûr, il ne leur vient pas à l'esprit que c'est en initiant les
jeunes au tir d'une manière responsable qu'on évite la majorité des accidents.
C'est tellement mieux de surfer sur l'émotion créée par un unique drame
impliquant un jeune tireur.
- "L'initiative privilégie expressément les professionnels, les commerçants,
les tireurs sportifs, les chasseurs et les collectionneurs qui sont
conscients de leurs responsabilités et disposent de la formation adéquate"
(c'est nous qui soulignons) (page 12). Les commerçants privilégiés apprécieront
la chute de leurs ventes. Tireurs chasseurs et collectionneurs apprécieront
l'obligation de démontrer leurs besoins et leurs capacités. Ils apprécieront les
vérifications domiciliaires de la conservation sûre de leurs armes.
- "L'initiative va-t-elle déboucher sur une interdiction du tir en campagne ?"
(page 16). Non, répondent les initiants, puisque les tireurs ne sont absolument
pas touchés par leur projet. Dans la réalité, leur projet marque la fin du tir,
tel que nous le connaissons. Le tir en campagne ne sera donc pas interdit, il
disparaîtra de lui-même.
- "Les armes personnelles sont cédées à des prix dérisoires" (page20). Où
est la relation entre le prix d'une arme et la sécurité ?
- La démonstration en page 22 de la relation entre le suicide et l'accès aux
armes est basée sur le "succès" enregistré au Canada, quand une loi plus dure a
fait baisser le taux de suicides. Ce taux a baissé dans les mêmes proportions
dans plusieurs pays - dont la Suisse - sans changement de la loi. Ce sont avant
tout des phénomènes sociaux qui font varier le nombre des suicides, pas les
restrictions. Le professeur Killias avait tenté la même démonstration que les
initiants… avec le même résultat: "la proportion des suicides par balle" a
reculé. Moins d'armes = moins de suicides par arme, c'est certain (page 28).
Pour le reste…
Exemples d'erreurs grossières:
- Les initiants prétendent qu'il y a environ 2,3 millions d'armes à feu modernes
dans les foyers suisses (page 6). Et dans leur décompte, ils considèrent même
des armes anciennes, comme le fusil Millbank Amsler de 1867 ou des "pistolets
et fusils se chargeant par la bouche" (page 26) ! L'estimation officielle du
gouvernement (Ruth Metzler, 2002) est de 1,2 à 3 millions. Une estimation
Swissguns, corroborées de sources policières est plus proche de 3 voire 4,2
millions (si on compte toutes les armes fabriquées après 1870, considérées comme
modernes par la révision qui entrera en vigueur à la fin de l'année).
- "L'accord de Schengen a eu pour conséquence que de nombreux anciens
propriétaires d'armes ont également été soumis au devoir d'informer [de
déclarer]" (page 7, 17, 19). La seule obligation de déclaration découlant de
Schengen et se trouvant dans la révision de la LArm concerne les armes
normalement interdites. En revanche, il est vrai, comme on l'écrit un peu plus
bas, que, pour satisfaire les exigences onusiennes de traçage des armes, il
faudrait enregistrer toutes les armes de Suisse, y compris rétroactivement.
- "On compte actuellement en Suisse 80'000 tireurs sportifs au bénéfice d'une
licence" (page 16). La FST annonce en réalité 165'000 tireurs inscrits, le
double. Est-ce là une erreur grossière ou un mensonge grossier ?
Mensonges, arguments fallacieux et erreurs grossières. L'accumulation de ces
arguments irrecevables montre bien - une fois de plus - que la sécurité publique
est le dernier des soucis de la bande rouge-rose-verte. L'enjeu n'est pas là,
c'est le pouvoir ! Un pays dans lequel les citoyens n'ont plus de liberté, dans
lequel ils n'ont plus le droit de se défendre, dans lequel la surveillance est
portée à son comble (mieux encore que "1984" de Georges Orwell), un tel pays
devient plus facilement la proie d'une clique de gauchistes nostalgique du
bolchevisme. Cela, c'est le vrai fondement de l'initiative.
F.L. 17 août 2008
* alpc = Armes Légères et de Petit Calibre (armes militaires en
général, du pistolet au canon anti-char)
Les médias à la rescousse de l'initiative anti-armes
L'initiative rouge-rose-verte pour interdire les armes en Suisse a un peu de
peine à réunir ses signatures. Socialistes, pacifistes et écolos avaient clamé
qu'ils pourraient déposer les cartons de signatures au 1er août… mais il en
manque encore quelques unes.
Que faire, au lendemain de la fête nationale ? C'est si simple: une étude… une
étude scientifique qui montre - sans l'ombre d'un doute, naturellement - que
43,6% des jeunes de 15 à 24 ans meurent en se suicidant avec une arme à feu
(dépêche ATS). La "European
Alliance against Depression", auteur de l'étude, met ce chiffre record en
lien avec la disponibilité des armes en Suisse.
Aussitôt, la Radio Socialiste Romande ressort les chiffres fournis aimablement
par Killias – "300 morts par an à cause des armes militaires" - et s'inquiète
avec la socialiste Géraldine Savary de la persistance du mythe du citoyen-soldat,
qui fait de la Suisse un endroit si dangereux. Un UDC, le Jurassien Dominique
Baetig est convoqué pour servir de repoussoir et. Tout en mettant en doute ses
déclarations (les seules sensées ce soir-là), on en profite pour enfoncer le
clou… 300 morts par an à cause d'armes d'ordonnance…
Ce nombre issu de la fantaisie de Martin Killias est devenu officiel. En
décembre 2006, le bon professeur affirmait que deux tiers des suicides et un
tiers des meurtres "domestiques" sont commis en Suisse avec des armes
d’ordonnance. Deux tiers des suicides, selon l'Office fédéral de la statistique,
cela fait en tout environ 900 morts… et il y a chaque année moins de 400 décès
par arme à feu.
Qu'importe les chiffres officiels… 300 morts par arme d'ordonnance. C'est
incontournable. C'est un credo bien établi et aller contre revient à douter de
la virginité de la sainte coalition rouge-rose-verte : c'est l'excommunication
assurée.
Avec l'aide la Radio Socialiste Romande, les hoplophobes vont sans doute glaner
une ou deux signatures de plus. On le leur souhaiterait presque, histoire de
voter une fois pour toutes ce texte stupide.
F.L. 3 août 2008
Préservons notre intimité
L'entrée en vigueur de la révision de la Loi fédérale sur les
armes (LArm), en décembre prochain, va entraîner de nombreux changements, pour
nous tous, amateurs d'armes.
Le principal de ces changements sera sans doute le permis d'achat entre
particuliers. Mails en est un autre, de taille, pour une bourse aux armes
virtuelle comme celle de Swissguns: l'interdiction de vente anonyme.
Comment concilier cette nouvelle exigence avec le désir légitime de ne pas
divulguer nos adresses à tous les collaborateurs intéressés, en même temps qu'à
nos clients et aux autorités ?
Voici la solution que nous avons imaginée à Swissguns:
Toute personne désirant vendre un objet - quel qu'il soit - devra nous
communiquer ses coordonnées complètes, avec une copie de sa carte d'identité.
Ces données
seront conservées sur un disque dur spécialement sécurisé du serveur
informatique interne de Swissguns (en Suisse).
Elles ne seront
communiquées aux autorités que sur demande motivée (dans le cadre d'une enquête,
notamment). L'intéressé en serait immédiatement avisé.
Chaque annonce
portera mention du statut de la pièce mise en vente ou recherchée:
- autorisation
spéciale, - permis d'acquisition, - contrat entre particuliers, - libre. |
Les vendeurs pourront ainsi continuer d'utiliser, s'ils le désirent, un
pseudonyme. Dans la mesure où Swissguns - et Swissguns seul - connaîtra leur
identité, la loi sera respectée. De cette façon, nous devrions parvenir à
limiter les dégâts.
Cette information, publiée aujourd'hui dans les éditos, sera par la suite
envoyée à toutes les personnes passant une annonce, dès le 1er août. A partir du
1er décembre, Swissguns n'acceptera plus d'annonce anonyme.
Bon été… et profitez-en: les contrats entre particuliers sont encore valables et
il n'est pas encore obligatoire de les transmettre aux autorités. Août,
septembre, octobre et novembre sont nos derniers mois de liberté !
F.L. 28 juillet 2008
Une nouvelle attaque se prépare
Les hoplophobes ne dorment jamais. L'initiative rouge-rose-verte
n'est pas encore déposée qu'on jette déjà les filets, pour l'attaque suivante.
Et – ce n'est pas étonnant – ce sont les Nations Unies et le "Small Arms Survey"
un organisme de diffusion internationale de mensonges, subventionné par la
Confédération, qui en sont les points de départ.
L'ONU
L’Assemblée générale des
Nations Unies a examiné, du 14 au 18 juillet, l’application du Programme
d’action contre les armes légères et de petit calibre (ALPC = du pistolet de
poche au lance-missile). Cette année, l’ONU a particulièrement mis l’accent sur
la question de la traçabilité des armes.
La traçabilité est un mécanisme de communication internationale d’informations
qui doivent permettre d’identifier une arme illégale utilisée et de remonter son
parcours, jusqu’au moment où elle a quitté le circuit légal. L’idée est
d’identifier celui qui a permis à cette arme de passer dans le marché civil.
Quant au mécanisme, il est très simple : toutes les armes sont marquées d’une
manière internationalement reconnue. Tous leurs propriétaires légitimes, dès
qu’elles quittent l’usine, sont fichés. On peut donc déterminer que le fusil
"X", construit à l’usine "Y", a été vendu à l’acheteur "A", qui l'a lui-même
cédé à "B", puis à "C". Ensuite, on retrouve ce fusil entre les mains d'une
terroriste. "C" a intérêt à avoir une bonne explication. Et "C" peut être un
Etat, un organisme d'Etat… ou un particulier. Le contrôle est total. Bien sûr,
cela implique un enregistrement de toutes les armes existantes et de tous leurs
propriétaires.
L'ONU estime que ces données doivent être conservées au moins 30 ans, dans des
fichiers informatiques. Certains de ses membres ont suggéré que - avec une "mise
en commun des registres" ces informations (fichiers armes et fichiers
propriétaires) soient accessibles en tous temps à toutes les forces de police du
monde.
Le représentant suisse a ajouté qu'il serait bon de "mettre l’accent sur une
harmonisation des législations et procédures nationales".
Et on peut encore relever que la majorité des Etats membres a estimé que la
possession d'armes par des "acteurs non étatiques" (entendre terroristes et
miliciens, mais aussi des civils comme vous et moi) était à proscrire dans le
monde entier et dans les plus brefs délais..
Le Small Arms Survey
Vous avez lu la démonstration du suivi des armes, depuis le fabricant "Y"
jusqu'au propriétaire "C", de chez qui elle a disparu. La meilleure excuse
possible pour "C", c'est de dire: "on me l'a volée".
Et c'est là
qu'intervient le
Small Arms Survey (dont des représentants se sont exprimés devant l'AG
de l'ONU), qui vient de publier son rapport 2008. Le Small Arms Survey,
c'est une émanation de l'Institut des Hautes Etudes Internationales et de
Développement, de l'Université de Genève, grassement subventionné par la
Confédération (des millions chaque année), pour accumuler des données à la
Killias. Dans le "Survey 2008", l'ONG malfaisante démontre qu'une arme à feu sur 1.000 détenues par des civils dans le monde est perdue ou volée. Et comme elle a déjà démontré que les civils détiennent 650 millions d'armes sur les 875 millions qui existent, ce sont 650'000 armes vous appartenant, m'appartenant, qui tombent dans les mains d'insurgés dans des pays comme l'Irak et l'Afghanistan. Le fait que nos armes - les vôtres, les miennes - sont toutes différentes et utilisent des munitions variées et incompatible avec un système logistique n'effleure pas les experts de Genève. Al Qaïda se sert indifféremment, selon eux, de votre PE-90 en 5,6 suisse, de son Hämmerli 120 en .22 Short ou de mon Single Action en .44-40. |
A part les meurtres…
Le Small Arms Survey consacre un chapitre à la violence armée aux Etats Unis et au Salvador. Aux USA, cette violence a diminué considérablement, à cause de lois plus strictes et de sanctions plus dures, croit savoir l'ONG bêtifiante. Le fait que la chute de la criminalité armée corresponde dans le temps avec la libéralisation du port d'armes dans la plupart des Etats ne compte bien sûr pour rien. A relever que le Montana est un des endroits les plus sûrs des Etats-Unis… un Etat ou la simple mention de loi sur les armes fait dégainer les habitants. Washington DC en revanche est l'endroit le plus dangereux du continent. Mais comme disait son maire, Marion Barry, "à part les meurtres, Washington est la ville avec la plus basse criminalité" ! |
Cela ne fait rien. . Le Small Arms Survey reçoit les éloges de
tous les politiciens un peu branchés. Le bon docteur Bernard Kouchner, ministre
français des Affaires étrangères, lui a tressé des lauriers en or massif et
Berne ne jure que par son avorton préféré.
Moins d'armes perdues…
moins de déclarations Entre 2000 et 2007, selon l'ONG baveuse, cela a représenté une moyenne annuelle de 18'731 armes déclarées volées ou perdues. Ce qui représente une baisse de 5,8 %, par rapport à la période 1994 1999. Le SAS se félicite de cette amélioration due sans conteste, selon lui, à des lois plus restrictives, notamment dans certains Etats africains. Bien sûr, les chercheurs de pointe n'ont pas songé un instant que si les sanctions se sont durcies, certains ont préféré ne pas signaler la perte d'armes de moins en moins enregistrées. |
Donc, nous
perdons 650'000 armes. Le remède est simple: il faut renforcer la sécurité.
C'est même une question de "santé publique". Plus de sécurité, cela implique
plus de contrôle. Il faut obliger les gens à mieux conserver leurs armes (coffre obligatoire), il faut que la police fasse de fréquente visite domiciliaire, pour s'assurer que tout est dans le coffre et que personne d'autre que le propriétaire légal n'y a accès, il faut… Le Small Arms Survey recommande des modifications légales au niveau national, pour mieux contrôler la possession, le transport et le stockage. Il se réjouit de la création de "Gun Free Zones", de zones libres d'armes (comme l'Université de Virginia Tech, par exemple ?). |
Il encourage les Etats à limiter les endroits où on peut porter
une arme légalement, à réduire le nombre d'armes en mains privées, par des
restrictions sur les autorisations, des restrictions sur les types d'armes et de
munitions, sur les conditions de conservation, par une hausse des taxes sur les
armes, etc.
Le Small Arms Survey est favorable à l'installation de détecteurs de métaux à
l'entrée des écoles (pourquoi pas la fouille systématique de nos enfants…
surtout ceux dont les parents possèdent des armes !)
Il faudrait également, selon lui, créer plus de programmes de rachats d'armes
civiles, de fouilles systématiques des logements des classes défavorisées (et ce
sont des gauchistes qui disent ça !), des programmes qui ont une efficacité
reconnue, bien sûr, alors que le rapport avoue un peu plus loin que les
programmes de rachat de fonctionnent pas.
Le rapport précise aussi qu'il est inutile d'enseigner aux gens les mesures de
sécurité avec les armes et qu'il ne faut pas écouter les conseils de ceux qui en
ont, car, dans le premier cas, les gens sont trop stupides pour modifier leur
comportement avec une arme et, dans le second, il y a de fortes chances que cela
encourage carrément la délinquance !
Et de conclure, comme l'Assemblée générale des Nations unies, qu'il faut
absolument enregistrer toutes les armes et leurs propriétaires.
Ajoutons - pour faire bonne mesure - que cet enregistrement est prévu dans la
modification de la Directive européenne sur les armes (91/477/CEE) et vous
reconnaîtrez avec moi que nous sommes mal partis.
F.L. 23 juillet 2008
PS: le rapport de l'Assemblée générale sur les ALPC a été adopté à l'unanimité moins 2 voix. Deux pays ont voté contre: l'Iran et le Zimbabwe (authentique) !
La pression se relâche en Belgique
La loi belge sur les armes avait été votée dans l'urgence, le 18 mai 2006, à la
suite du double meurtre raciste commis peu auparavant à Anvers. La Chambre des
représentants avait voté un texte complètement délirant, par 133 voix pour, 0
contre et 2 abstentions.
La nouvelle loi faisait de détenteurs d'armes parfaitement légitimes des
criminels, s'ils ne faisaient pas enregistrer leurs armes au plus vite. Mais
dans le même temps, elle faisait en sorte que cette déclaration ne soit tout
simplement pas possible. Certaines armes, détenues jusque là de façon légitime,
devenaient prohibées du jour au lendemain, sans possibilité de demander une
autorisation spéciale, ni même de les revendre. L'application stricte de la
"clause du besoin" impliquait qu'un tireur ou un chasseur renonçant à la
pratique devait rendre toutes ses armes dans les plus brefs délais. Quant aux
frais administratifs, ils étaient prohibitifs pour les collectionneurs.
Associations de tireurs et de collectionneurs ont
immédiatement réagi, avec efficacité. Les parlementaires ont été mis devant
leur bêtise et ils ont fini par reconnaître que la loi belge 2006 n'était
pas viable. Même le parti socialiste a estimé qu'on était allé trop loin
(vous imaginez ça en Suisse ?). Ce n'est pas encore signé par le roi, mais
la révision est écrite: - les autorisations de détention seront renouvelées, - il est de nouveau possible d'hériter des arme (moyennant la demande d'une autorisation de les conserver) - chasseurs et tireurs qui renoncent à leur pratique pourront accrocher leur fusil au mur, - les autorisations de détention ne coûteront plus 65 euros par arme, mais 85 euros pour toutes, - le statut de collectionneur est accordé à ceux qui possèdent 5 armes (et non plus 10). Bien sûr, les amateurs d'armes belges n'ont pas obtenu tout ce qu'ils désiraient et la lutte continue, pour conserver un minimum de liberté. Mais il est tout de même réjouissant de voir un pays capable de revenir en arrière, quand une législation absurde prouve son inefficacité et sa nocivité. F.L. 18 juillet 2008 |
|
La révision arrive, préparez-vous !
La révision de la loi fédérale sur les armes (LArm) doit entrer
en vigueur à la fin de l'année. Le Conseil fédéral a avancé les dates des 5 et 6
décembre (dates à confirmer par Bruxelles). Ce mercredi 2 juillet, il a approuvé
la révision de l'ordonnance sur les armes.
C'est en réalité le Conseil de l'Union européenne, qui fixera la date au cours
de l'année. Le Conseil fédéral annoncera alors l'entrée en vigueur, "soit
vraisemblablement fin 2008", écrit-il mercredi.
Jusqu'en décembre, donc, nous pouvons continuer d'acheter et de vendre des armes
selon la loi actuelle, mais ensuite…
Voici les points les plus importants qui vont changer:
Permis pour presque toutes les armes, y compris entre particuliers, y compris en
cas d'héritage (dans ce cas un seul permis sera demandé à chaque héritier d'une
collection d'armes).
Quelques armes restent en vente libre: les carabines de tir et les fusils de
chasse à un ou deux coups (font partie des carabines de tir les Schmidt-Rubin 11
et 31, mais pas les autres armes d'ancienne ordonnance), les répliques d'armes
anciennes à un coup se chargeant par la bouche.
Ces armes en vente libre sont toutefois soumises au régime du contrat entre
particuliers, avec une copie à la police. Toutes les petites carabines genre
Flobert à un coup, ne sont pas des armes de tir et sont donc soumises au permis
d'achat.
Les armes anciennes sont celles dont la fabrication – pas le modèle – date
d'avant 1870, pour les armes à feu, 1900 pour les armes blanches. Vetterli et
autres revolvers d'ordonnance 1872 sont donc soumis au permis d'achat.
L'interdiction du port d'armes s'étend aux armes anciennes. Elle concerne
désormais aussi le port d'objets dangereux, quand celui-ci n'est pas directement
lié à une activité précise. L'interdiction de port s'applique également aux
armes à air comprimé et aux jouets qui ressemblent à des armes.
Le transport est très réglementé et doit toujours pouvoir être justifié. Le
transport sans but d'une arme, voire d'un jouet ressemblant à une arme, est
punissable, même si la chose est démontée.
Il ne faut rien déclarer de spécial aux autorités, à l'exception des armes
interdites (armes tirant en rafales, lance-roquettes, etc.) qui seraient en
notre possession sans autorisation. On ne déclare pas les armes "classiques"
(fusils, pistolets, revolvers).
Il y a bien sûr toute une série d'autres petites tracasseries inévitables pour
rendre nos villes plus sûres pour les bandits et les dealers et pour s'assurer
que nous – dangereux collectionneurs – ne commettions rien de grave avec nos
jouets dangereux.
Le résultat de ces mesures de salubrité (en attendant celles, plus drastiques,
que nous concoctent les roses-rouges-verts), ce sera :
- des tracasseries inutiles pour tous les amateurs d'armes honnêtes de ce pays,
- un essor fantastique du marché noir,
- une augmentation des prix (pensez qu'à chaque échange, une arme coûtera 70 fr.
de plus – permis+ extrait de casier à ajouter chaque fois),
- une diminution considérable – espérons-le pas trop dramatique – de la sécurité
publique.
Mais, on le répète, c'est pour notre bien !
F.L. 5 juillet 2008
Une victoire américaine
Aux Etats-Unis, la Cour suprême a confirmée, ce 26 juin, que le droit de chaque
Américain de posséder et d e porter une arme est garanti par la Constitution. Ce
droit e peut pas être limité au nom de la sécurité publique, comme la ville de
Washington voulait le faire.
La décision - qui
a, aux Etats-Unis plus que la force d'une simple loi – a été votée par 5
voix contre 4… un écart très léger, mais elle est prise. Le second amendement de la Constitution des Etats-Unis dit ceci: "A well regulated Militia, being necessary to the security of a free State, the right of the people to keep and bear Arms, shall not be infringed". |
|
Traduction: "Une milice organisée étant nécessaire à la sécurité d'un Etat
libre, le droit du peuple à posséder et à porter des armes ne peut être violé".
Cette décision a été prise à la suite d'un procès intenté par un habitant de
Washington, qui refusait l'interdiction de la ville de posséder des armes de
poing. Mais elle va beaucoup plus loin. Dorénavant, aucun Etat, aucune ville
américains ne pourra utiliser des arguments comme ceux qui sont déjà avancés par
la presse (américaine, mais aussi suisse), du genre "lutte contre la
criminalité", sécurité publique", etc. pour interdire les armes aux mains des
honnêtes citoyens.
La presse internationale, ce soir, se fait l'écho du "Brady Center", le lobby
anti-armes le plus dur, le plus dénué de scrupules, le plus menteur et inonde la
planète de chiffres fantaisistes. Nous les retrouverons demain dans notre presse
quotidienne.
En attendant, les défenseurs des armes et de la liberté ont remporté – là-bas –
une grande victoire. Grâce à eux, les rues des villes, les maisons seront plus
sûres aux Etats-Unis. Quelle pitié que nous ne soyons pas capable d'en faire
autant de ce côté de l'Atlantique.
F.L. 26 juin 2008
Le fichier central arrive
La révision de la loi sur les armes doit entrer en vigueur au
mois de décembre (c'était prévu en novembre, mais un communiqué du DFJP du 30
mai dernier indique les dates des 5 et 6 décembre). Mais, avant même cette
entrée en vigueur, on sait déjà qu'il va falloir la modifier, une fois encore,
pour suivre l'évolution de la
Directive
européenne 91/477/CEE, qui régit désormais le droit des armes en Suisse, en
vertu des accords de Schengen.
En effet, la Directive a été modifiée par le Parlement européen – à l'unanimité
-, en date du 28 mars 2008. Plusieurs points nouveaux n'apparaissent pas encore
dans le droit suisse et devront donc y être incorporés au moment de l'entrée en
vigueur (sans doute en 2012).
Plusieurs points sont d'une importance mineure, comme l'assimilation à des armes
de quasi-armes susceptibles d'être modifiées pour tirer réellement. Mais il en
est un qui va faire grincer des dents à plus d'un amateur d'armes suisse: le
fichier central.
La Directive modifiée prévoit en effet l'établissement d'un fichier de données
informatisé, centralisé ou décentralisé, au plus tard pour le 31 décembre 2014.
Pour chaque arme à feu en circulation, "le fichier mentionne et conserve,
durant au moins vingt ans, les données suivantes: type, marque, modèle, calibre,
numéro de série, ainsi que les noms et adresses du fournisseur et de l'acquéreur
ou du détenteur de l'arme à feu".
Autre déclaration du Parlement européen: "les États membres veillent à ce
que, à tout moment, toute arme à feu puisse être associée à son propriétaire".
Dans un premier temps, cela concerne les armes de la catégorie "B" et "C" de la
Directive, c'est-à-dire celles qui sont soumises en Suisse au permis d'achat ou
au contrat avec déclaration obligatoire. Par la suite, cette mesure devra être
élargie aux armes de la catégories "D", les armes en vente totalement libre,
comme les armes anciennes.
Naturellement, les informations récoltées sur les propriétaires d'armes pourront
être transmises au 24 Etats membre de l'espace Schengen.
Des catégories disparaissent
Dans les 4 ans qui suivent l'entrée en vigueur de cette Directive révisée, le
Parlement européen examinera la possibilité de réduire le nombre de catégories
d'armes à 2, comme le demandent les Verts allemands, aussi nocifs que les
suisses. Il ne resterait plus que les catégories "A" et "B", "armes interdites"
et "armes soumises à autorisation". Les armes avec contrat et déclaration et les
armes anciennes actuellement en vente libre passeraient sous le régime de la
catégorie "B".
Rendez-vous donc en 2012 pour le registre fédéral des armes et en 2016 pour la
mise sous permis d'achat des haquebutes à mèche. Ne grimacez pas, c'est pour
notre sécurité !
F.L. 24 juin 2008
Entre vérité et phantasme 2: les mensonges flagrants
Un correspondant de Swissguns réagit à la suite de l'article précédent. Les
conclusions "killiassiennes sur la baisse des délits avec armes, grâce à
l'entrée en vigueur de la nouvelle loi (Crimiscope no 36) l'ont un peu surpris.
Plus courageux que nous, il a creusé dans les statistiques de l’Institut de
Criminologie et de Droit Pénal de l’Université de Lausanne.
Et il a découvert que, depuis l'introduction de la LArm, les violences/menaces
avec arme ont augmenté d'un facteur de 1,6 ! autant pour la baisse.
Il nous envoie le tableau suivant:
AVANT LArm | APRES LArm | |||
N | % | N | % | |
Brigandage | 109 | 33.9 | 112 | 33.9 |
Violences/menaces | 252 | 29.4 | 401 | 21.2 |
Agressions sexuelles | 128 | 5.5 | 198 | 4.0 |
Délits contre la personne (total) | 489 | 24.1 | 711 | 18.4 |
Et ça, ce sont des chiffres qui viennent du fief de Killias. Alors, deux
questions:
- Comment Killias se permet-il d'affirmer une baisse des délits avec armes, une
notion qui implique "Plus de restrictions = moins de violence", alors que ses
propres chiffres disent le contraire ? Est-ce parce qu'il sait que les
journalistes lisent sa prose comme évangile, mais ne savent pas regarder un
tableau statistique ?
- Pourquoi aucun universitaire suisse n'est capable de procéder à une analyse
sérieuse dans ce domaine ? Les universités sont-elles complètement inféodées aux
partisans de la destruction de notre société que sont le GSsA, les Verts et le
Parti socialiste ?
On a un peu peur des réponses…
F.L. 23 juin 2008
Crimiscope, entre vérité et phantasme
SwissGuns dit assez souvent du mal des criminologues de l'Université de Lausanne
et en particulier de l'illustre professeur qui l'a quittée, Martin Killias, pour
se faire un devoir d'en dire du bien quand c'est possible.
Dans le dernier "Crimiscope",
le bulletin de la fac de criminologie de Lausanne, on peut lire un remarquable
article intitulé "Hausse, baisse ou stabilité de la criminalité en Suisse ?"
Inutile de préciser que dans le cas de la criminalité violente, il s'agit d'une
hausse. L'article cite par exemple une étude publiée l'année dernière par les
services d'urgence de l'hôpital universitaire de l'Île à Berne. Selon cette
étude, "le nombre de patients admis aux urgences suite à des blessures
volontairement infligées a augmenté de presque 60% entre 2001 et 2006, alors que
les consultations des Services d’urgence pour d’autres blessures sont restées
stables".
En revanche, rassurons-nous, Crimiscope nous informe que les vols de vélomoteurs
ont diminué de façon très nette.
Moins d'armes dans les rues, plus de violence
L'article remarque que, si la violence – en particulier celle des jeunes, en
bandes si possible – explose, le recours aux armes est en baisse. C'est "
probablement dû à l’entrée en vigueur de la Loi sur les armes qui a étendu
l’interdiction de porter une arme en public à tout le pays" explique-t-on.
La baisse est remarquable: selon un graphique publié en page 15 de l'étude, les
délits de port d'arme ont passé de 9,9 % en 1992 à 8,5 % en 2006. 9,9 et 8,5
pour 100 quoi… je ne saurais le dire, mais pour un criminologue lausannois, cela
doit être évident. L'article est truffé de références de ce genre, dans
lesquelles les pourcentages ne correspondent à rien.
L'article continue, en se demandant si cette baisse importante (1,4% de quelque
chose) ne serait pas compensé "par une augmentation des agressions commises
en groupe, voire par des blessures plus importantes"
Et il cite un criminologue américain (un vrai !), bien connu pour avoir commencé
ses études sur la problématique des armes avec un a priori hoplophobe, bientôt
effacé par la réalisation que les armes ne sont pas la cause de la violence,
bien au contraire. Voici ce qu'en dit l'article de Crimiscope:
"Selon une hypothèse défendue aux Etats-Unis, l’absence d’armes entraîne
éventuellement des blessures plus fréquentes, étant donné qu’une victime
confrontée à une arme cède souvent avant même de manifester la moindre
résistance, alors que l’absence d’armes provoque peut-être davantage de
résistance de la par de la victime, ce qui pourrait engendrer des violences plus
brutales de la part des agresseurs".
Et l'article conclut que "la hausse des agressions avec blessures graves,
voire très graves, infligées à la victime, telle que constatée ci-dessus, n’est
donc pas dépourvue d’une certaine logique".
Pour résumer, Crimiscope admet que lorsqu'on diminue le nombre d'armes qui
circulent dans les rues, on augmente la violence et la gravité de celle-ci. Cela
contraste quelque peu avec le titre du numéro précédent du bulletin: "L’interdiction
du port d’armes a réduit les violences: un effet de la Loi sur les armes",
par Martin Killias.
Mais nous connaissons Killias: un titre fort, qui exprime ses idées, peut
parfaitement cohabiter avec une réalité moins conforme avec le message mensonger
qu'il veut faire passer. Dans les premières lignes de l'article, on peut lire
que depuis que le port d'arme est interdit, on a vu le nombre de jugements pour
port d'armes augmenter (sic) et le nombre des délits avec violence armée
reculer. Ce n'est pas la violence qui est en recul, mais la violence avec arme.
Cela c'est la réalité, que constate Crimiscope dans sa dernière édition.
Killias, lui, voulait démontrer qu'en contraignant les honnêtes citoyens à ne
plus porter d'arme, on les rendrait meilleurs, moins enclins à la violence
subite.
Des arguments frappants, mais fabriqués
Killias utilise des arguments "frappants" (je n'ai pas résisté !) et montre une
diminution incroyable de l'utilisation de matraques et de bâtons dans la
commission de crimes, de 12,2 % à 2,8 %. Les bâtons étant difficiles à
dissimuler, cela explique la diminution du port de ce genre d'armes, écrit-il.
Euh oui, peut-être… mais pourquoi dissimuler un bâton, puisque le port en est –
encore – légal ? La statistique citée par Killias… et établie par Killias… en
perd un peu de crédibilité.
Le bon professeur constate aussi que dans le cadre des homicides, "on observe
une certaine stabilité de l’usage de l’arme blanche" et "une baisse très
important de l’usage d’armes à feu". A l'appui il présente un graphique dans
lequel usage de couteaux et d'armes à feu forment deux lignes entremêlées comme
2 fils d'un même toron.
En définitive, de toutes ces études plus scientifiques et mensongères les unes
que les autres, je retiendrais ce graphique, également tiré de l'article de
Killias:
C'est celui des condamnations pour infractions au concordat,
entre 1984 et 1985, et à la LArm, entre 2000 et 2005. Cela montre parfaitement
comment les nouvelles lois sur les armes transforment d'honnêtes citoyens en
criminels. Cela augure aussi de ce que va donner la lex Schengen, révisée 2007,
qui entrera en vigueur cet automne: nous tous, amateurs d'armes, allons
inexorablement nous enfoncer dans le crime.
Et je ne vous cache pas y trouver un certain plaisir !
F.L. 17 juin 2008
SwissGuns, le retour
Bonjour à tous. SwissGuns est de retour. Pour des raisons
diverses, le site a été en panne pendant tout le mois de mai. Mais c'est reparti
!
Prochain édito dans quelques heures !
F.L. 02.06.08
Et un mensonge de plus
La RSR – à la suite d’autres médias – surfe sur le non-drame, qui
ne s’est pas produit, mardi à Lausanne. Un jeune idiot voulait se suicider avec
un pistolet et un sac de cartouches. Il le voulait si fort, qu’après avoir
manifesté son intention dans un garage du nord de la vile, il s’est rendu au
gymnase*, où il a été intercepté par des policiers dûment avertis.
Mais, bien sûr ce micro… nano-Columbine REPOSE LE PROBLEME DE
L’ACQUISITION D’ARMES EN SUISSE. Et, dans son journal de la mi-journée, la Radio
Suisse romande a invité le coordonnateur de « Stop Suicide », Florian Irminger.
Celui-ci n’a pas hésité à en profiter pour faire de la propagande pour
l’initiative rose-rouge-verte contre les armes (objectivité remarquable de la
radio !). Pour appuyer ses dires, Irminger a recouru à deux mensonges, un gros
et un petit.
Evacuons tout de suite le petit mensonge qui consiste à marteler que les jeunes
hommes se suicident en majorité avec des armes à feu (celle-ci n’était pas
militaire, dommage !). Les chiffres disponibles (2004) montrent que sur 1284
suicides en Suisse, 272 ont été commis avec une arme à feu (21 %). Même en
réduisant aux hommes de 15 à 25 ans, il serait difficile de repasser la barre
des 50 %.
Le gros mensonge
Le gros mensonge a été asséné dès le début de l’interview complaisante : c’est
selon les règles de la loi nouvellement révisée que ce jeune de 20 ans a pu
acheter son arme, sans aucun papier. Ce qui prouve l’insuffisance des mesures
votées l’an dernier par le parlement… et qui justifie amplement le lancement
d’une initiative pour apporter – enfin – la sécurité, dans ce pays par trop
violent.
Irminger savait pertinemment, au moment où il parlait que la loi révisée n’est
pas encore entrée en vigueur. La journaliste qui l’écoutait, l’œil humide,
aurait dû le savoir, si elle s’était donné la peine de faire son travail.
La loi révisée sera appliquée – peut-être, on n’en sait encore rien – à partir
de novembre prochain. Mais c’est tellement bien de démontrer, déjà aujourd’hui,
qu’elle ne servira à rien et qu’il faut des interdictions beaucoup plus
strictes. Seule l’initiative rose-rouge-verte peut apporter la sécurité à nos
chères têtes blondes.
Le comble, c’est que ce mensonge n’est pas seulement bu avidement par les
journalistes, puis par le public. Il est conforté par d’autres déclarations, à
diférents niveaux, pour persuader l’opinion. Un autre journaliste de la radio
s’est vu expliquer par une députée socialiste, Géraldine Savary, aussi peu
soucieuse de la vérité que le porte-parole de Stop Suicide, que la loi est déjà
en vigueur. Elle fait partie de ceux qui l’ont votée, avant de la dénigrer. Elle
sait parfaitement que cette loi n’est pas encore là.
Un réseau
On le voit, le réseau de mensonges 'organise à tous les nivaux, pour tuer toute
liberté dans ce pays. S'il vous plait, ne laissez pas ces sirènes noires (plus
joli que des moutons, non ?) distiller leur venin sans réagir:
- Le jeune idiot de Lausanne a acquis son arme, légalement (il a plus de 18
ans), selon les termes de la loi en vigueur depuis 1999, pas selon la révision
2007. Il l'a fait sans permis, avec un contrat auprès d'un particulier.
- Dans le cadre de cette révision, il pourrait également acquérir une arme, mais
devrait demander pour cela un permis d'achat, même pour une transaction entre
particuliers (c'est pour la fin de cette année).
- Il n'y a aucune chance qu'il ait eu un permis de port d'arme, ce papier
n'étant délivré – au compte-gouttes – qu'aux seuls agents de sécurité.
L'interview complaisante de la radio et les divers articles de la presse écrite
font partie d'une machine de propagande qui ne se soucie absolument pas de la
vérité. La sécurité publique ne devrait pas être assurée à coups de mensonges.
En revanche, pour détruire les droits légitimes des citoyens, le recours à cette
arme est de rigueur.
Les roses-rouges-verts sont des menteurs. Les initiateurs anti-armes sont des
menteurs. Les journalistes sont soit des menteurs, soit des naïfs (?). Et les
"femmes ceci et cela" (politiques, associatives, etc.), qui les appuient, sont
désespérantes de bêtise… à justifier tous les commentaires machistes, quand
elles bêlent sur "l'horreur des drames qu'il faut absolument éviter", sans voir
que les vautours qu'elles écoutent ne veulent pas la sécurité, mais le pouvoir.
F.L. 11 avril 2008
* pour les étrangers à la Suisse, un gymnase est ici un établissement scolaire
secondaire et non une salle de sports.
Bonne chasse, Charlton Heston
Charlton Heston
est mort. Acteur, patriote, défenseur du droit des honnêtes gens, il était
né le 4 octobre 1923 et s'appelait pour l'état civil John Charles Carter. Il
s'est éteint samedi soir, à son domicile de Beverly Hills avec son épouse
Lydia à ses côtés, selon le communiqué de la famille. En 2002, il avait
annoncé qu'il souffrait de symptômes associés à la maladie d'Alzheimer. Charlton Heston a commencé sa carrière de comédien en 1941. En 1944, il l'a interrompue pour servir pendant deux ans le United States Army Air Corps, dans un bombardier B-25. |
En 1952 sa réputation devient mondiale avec "Sous le plus grand Chapiteau du
Monde". Ensuite, "Les Dix Commandements" (1956), "Ben-Hur" (1959 – Oscar du
meilleur acteur), "Le Cid" (1961), "Les 55 Jours de Pékin" (1963), "Major
Dundee" "La Plus Grande Histoire jamais contée" (1964), "Khartoum" (1966), puis,
à partir de 1968, la saga de science fiction de "La Planète des Singes".
Dans les années 70, il s'intéresse à la politique et participe activement à la
vie civique: marche pour les droits du peuple noir, en 1963, avec Martin Luther
King, présidence de l' Actor Guild, le syndicat des acteurs. A l'origine, il est
plutôt démocrate, mais il vire au conservateur et, à la fin de sa vie, il
soutient activement les Républicains.
Pour nous, Charlton Heston est aussi – et surtout – un grand défenseur du droit
des honnêtes gens à posséder et porter des armes. De 1998 à 2003 (quand il
devient trop malade pour continuer), c'est lui qui anime la National Rifle
Association. En juillet 2003 il reçoit du président George W. Bush la médaille
présidentielle de la liberté, l'une des plus hautes distinctions civiles
américaines.
Avec lui, la NRA gagnait… et nous tous aussi.
Nous nous souviendrons de lui.
Swissguns, 6 avril 2008
La violence pas importée ?
Tu parles, Martin !
Notre criminologue préféré, Martin Killias, exilé à Zurich, a retrouvé le chemin
des médias romands. Il a réalisé une nouvelle étude, qui montre que la violence
des jeunes en Suisse n'est pas un phénomène importé. On en trouve des extraits
sur
swissinfo.ch dans l'émission "Forums"
du 10 mars de la Radio Suisse romande et dans l'émission "Médialogues"
du 12 ou 13 mars
Les arguments développés par Martin Killias:
- La violence des jeunes augmente effectivement de manière inquiétante en
Suisse.
- La violence des jeunes étrangers, notamment de ceux qui sont originaires des
Balkans est particulièrement inquiétante.
- Cette violence n'est malgré tout pas importée par cette jeunesse balkanique,
mais générée en Suisse.
Martin Killias explique que ces jeunes vivaient dans leur pays dans des
structures familiales très strictes, dans lesquelles la délinquance n'était tout
simplement pas envisageable. Mais en Suisse, tout est si facile.
Naïvement, il pense que les gosses suisses compensent les manquements de leur
éducation, en faisant du sport, alors que les jeunes étrangers vivant en Suisse
restent avachis devant la télé.
En quelque sorte, c'est le coup du bon sauvage pourri par les lumières de la
ville.
Que faire alors ? Changer la ville, bien sûr.
Killias ne se demande pas pourquoi les jeunes étrangers se laissent pourrir si
facilement, alors que les Suisses à l'éducation laxistes restent souvent du bon
côté de la barrière. Il ignore tout l'aspect institutionnel de la violence dans
les pays orientaux: "crimes d'honneur", vengeance, etc. Une forme de violence
qui est érigée en code de conduite: "Si on te manque de respect, si ta femme, ta
sœur, ta fille manque à ses devoirs…" Et tous ceux qui ne vivent pas selon ce
code ne méritent aucune considération.
Quand il a fait son enquête en Bosnie, les parents ont bien vanté au savant
suisse leur éducation stricte, leurs valeurs familiales bien structurées, le
sens de la droiture et de la responsabilité qu'ils inculquent à leurs enfants.
Ils ont omis de dire que ces qualités ne valent qu'à l'intérieur de leur clan.
Ils n'ont pas parlé de la défense de l'honneur, des dettes de sang, du mépris
total envers les autres ethnies et religions. Ils n'ont tout simplement pas
pensé à le faire, car cela ne s'enseigne pas. C'est dans le sang.
Du coup, les jeunes étrangers voient notre pays comme un terrain
de chasse, dans lequel tout est permis.
Et le bon savant suisse est rentré en dodelinant de la tête et en se disant que toutes ces belles valeurs, il faudrait les sauvegarder.
Merci Martin Killias
|
Deux études statistiques remarquables Le Département fédéral de l’intérieur et l’Office fédéral de la statistique ont fait paraître, ce mois-ci deux études portant sur 5 ans : - "Homicides et violences domestique" - "Homicides dans le couple" Ces deux études offrent un panorama très complet. On savait déjà certaines choses, mais d'autres sont plus clairement mises en lumière. De 2000 à 2004, il y a eu 859 affaires d'homicide portées à la connaissance des polices cantonales, ce qui en fait 172, en moyenne annuelle. Ces 859 affaires comprennent les homicides "accomplis" et les tentatives. En fait, pendant ces 5 ans, il y a eu 381 morts, 76 par an en moyenne. Ces 381 victimes se répartissent assez également en ce qui concerne le sexe: 189 hommes et 192 femmes. La police a recensé 934 suspects, 419 Suisses (45%) et 515 étrangers (55%). Un suspect étranger sur 5 (environ) était un demandeur d'asile. En ce qui concerne les victimes, on trouve 59% de Suisses et 41% d'étrangers. Les étrangers vivant en Suisse représentent environ 20 % de la population totale. L'étude établit que, proportionnellement, il y a 3 fois plus de suspects étrangers que de suisses. Et comme il y a plus de victimes suisses… Autre élément concernant la population étrangère: on l'a vu près d'un suspect étranger sur cinq (19%) est un demandeur d'asile. Compte tenu du fait que les réfugiés représentent une faible proportion des étrangers de Suisse, ceux qui sont installés et intégrés devraient s'inquiéter, plus encore que les Suisses. Encore quelques données qui se dégagent des études: - Le suspect type est un étranger âgé de 20 à 24 ans.. - Les femmes se font le plus souvent tuer à domicile, les hommes dans un lieu public. - Les femmes étrangères ont deux fois plus de risques que les Suissesses de connaître une fin tragique. Pour le reste, les études approfondissent la recherche par tranches d'âge, par type d'habitat (ville-campagne), etc. Il manque peut-être un critère "religion" et un autre "nouveau Suisse". Mais pour le reste, le travail est remarquable. Matin Killias ferait bien de s'en inspirer.
Homicides et violence domestique |
F.L. 16 mars 2008
Uni Lausanne: comment faire mentir les chiffres
L'Ecole des Sciences Criminelles de l'Université de Lausanne
publie un bulletin baptisé "Crimiscope". Dans son édition de septembre 2007, ce
bulletin présente une nouvelle étude essentielle de Killias et consort: "
L'interdiction
du port d'armes a réduit les violences: un effet de la Loi sur les armes".
Et dans sa présentation, le Crimiscope explique fièrement que l'école
lausannoise fait référence moooondialement : "durant ces dix dernières années,
les abstracts internationaux recensent que plus de 60% des références suisses en
criminologie et 90% en police scientifique proviennent de notre équipe" Faut
oser… surtout quand on sort des âneries comme celles de ce bulletin.
Swissguns s'était contenté de mettre ce nouveau chef d'œuvre à la poubelle,
après l'avoir parcouru d'un … distrait. Mais un de nos correspondants a eu le
courage d'approfondir. Voici quelques unes de ses réflexions:
****
En page 3
(graphique 1), Killias présente comme un franc succès l'augmentation
vertigineuse des condamnations pour infraction à la législation sur les
armes... Les condamnés sont-ils vraiment des "criminels"? Si c'était le
cas, il devrait y avoir nettement moins de criminels violents dans nos
rues. Créer une loi, c'est créer des délits, rien de plus, rien de moins. En page 4 (tableau 1), Killias parle d'une "baisse importante de l’usage d’armes dans le cadre de la commission de violences et de menaces, alors que la tendance est plutôt stable pour ce qui est des brigandages.". Si l'on prend uniquement les pourcentages, il a raison... Mais si on regarde les chiffres, on s'aperçoit qu'avant la LArm, l'usage d'armes a été signalé dans 252 cas de "violences/menaces" et 128 cas d'"agressions sexuelles", et qu'après la LArm, cet usage a explosé à 401 (+ 149 cas, soit une augmentation de 59% des violences et menaces avec armes) et 198 cas (+ 70 cas, soit une augmentation de 55% des agressions sexuelles avec armes)... Il faut être franchement tordu pour présenter ça comme une amélioration de la situation... Si le taux d'utilisation d'armes a baissé c'est uniquement parce que le nombre de ces violences a explosé et que le nombre des armes n'a pas suivi... En page 5 (tableau 2), Killias écrit "On observe ici une légère diminution de l’usage de couteaux, alors que les infractions contre la personne commises après l’entrée en vigueur de la nouvelle législation sont en net recul, plus particulièrement pour ce qui est des autres armes, telles que bâtons et matraques.". Là encore, ça dépend du point de vue... L'usage de couteaux avant la LArm, était de 64,2% sur 110 cas, après la LArm, il était de 60,8% sur 115 cas... Très légère baisse du pourcentage en effet... en chiffres c'est encore moins "impressionnant", c'est passé de 71 cas à 70... Pour les armes à feu de poing on est passé de 16,3% à 12,6%, soit de 18 cas à 14 cas... toujours sur 110 et 115 cas... (à noter que ces deux chiffres me surprennent... c'est le résultat de "sondages", je veux bien, mais ça ne correspond en rien au chiffres de l'Office fédéral de la police. Les armes à feu sont impliquées dans bien plus de cas chaque année: en 2006 elles ont été utilisées dans 335 cas d'homicides, de lésions corporelles et de brigandages, soit 2, 8% de ces délits - source OFP, Statistique policière de la criminalité 2006 - je doute que les armes longues en représentent plus de 200). Concernant l’usage de l’arme lors de délits violents, "selon les données de la police fédérale", Martin Killias agit plus subtilement encore. il mélange dans le même tableau des chiffres (échelle de gauche) avec des pourcentages (échelle de droite), ce qui a pour effet de tromper le lecteur peu attentif... En effet, on lit de droite à gauche, donc on commence à lire les chiffres, et ça donne donc l'impression qu'il y a beaucoup plus de cas d'usage d'arme qu'il n'y en a en réalité... (il n'y a que la courbe des délits qui est en chiffres, les courbes "armes à feu" et "armes blanches" sont des taux). Brigandage Le graphique 2, en page 6, donne l'impression que l'usage d'arme à feu ou d'arme blanche est passée de 1500 cas à 1000 par an, alors qu'en fait, c'est le taux de leur usage qui est passé de 20% à 10%... Mais le nombre de brigandage continue à augmenter (légèrement). L'usage d'arme à feu est passé d'environ 500 cas par an avant la LArm, à environ 300 après (en constante diminution et, il faut bien le reconnaître, surtout après la LArm), celui des armes blanches d'environ 500 cas à 370... Est-ce vraiment le signe d'une baisse du brigandage? Pas du tout! Il y a toujours plus de brigandage, mais avec d'autres moyens de violence que les armes à feu ou les armes blanche: le nombre de brigandages moyens par an était, de 1991 à 1998, de 2273; il est, de 1999 à 2006 de 2551, soit une augmentation moyenne de 278 délits, donc de 12,2%. Lésions corporelles Le graphique 3, en page 7, donne l'impression d'une grande diminution de l'utilisation des armes à feu et surtout des armes blanches (on pourrait croire que les armes blanches ont été utilisées dans env. 3000 cas entre 1992-1999, et que ça a diminué à 1000 cas environ depuis 1999)... En fait, l'utilisation d'arme blanche dans le cadre des lésions corporelles a bien baissé: de 1990 à 1999 environ 570 cas par an, depuis, dans les 460 cas (grâce à la LArm?). Mais c'est surtout le taux d'utilisation d'armes blanches qui a baissé, de quelque 15% avant la LArm, à 7% après... Mais M. Killias oublie de dire qu'en chiffres, 14% en 1990 représente pratiquement la même chose que 6% en 2006, 478 cas en 1990 contre 526 en 2006. Le pourcentage d'utilisation d'armes à feu pour ce délit est insignifiant, 2% en moyenne avant la LArm, 0,8% après, soit 77 et 56 cas par an). Alors, diminution des lésions corporelles grâce à la LArm? Pas du tout, bien au contraire... Là encore, augmentation (explosion devrait-on dire) des lésions corporelles, mais avec d'autres moyens de violence que les armes à feu ou les armes blanche: le nombre moyen de lésions corporelles par an était, de 1991 à 1998, de 3959; il est, de 1999 à 2006 de 6856, soit une augmentation moyenne de 2911 délits, donc de 74%. Homicides Le graphique 4, en page 7, donne l'impression que les homicides par arme à feu sont passés de 130 à 80 cas par an, alors que c'est le taux qui est passé de 50% à 20%. M. Killias reconnaît quand même que la baisse de l'utilisation d'arme à feu dans le cadre des homicides avait commencé bien avant la LArm, et continue depuis. Mais le nombre d'homicides, lui, continue à monter. Là encore, augmentation des homicides, mais avec d'autres moyens de violence que les armes à feu ou les armes blanche: le nombre moyen des homicides par an était, de 1991 à 1998, de 180; il est, de 1999 à 2006 de 193, soit une augmentation moyenne de 10 délits, donc de 5,5%. M. Killias écrit en plus dans sa conclusion, p 8: "Nous avons également observé que l’évolution législative avait provoqué une diminution abrupte de l’usage d’armes lors de la commission de lésions corporelles, contrairement à ce qu’elle aurait dû être si d’autres facteurs – tels que l’attitude face aux armes – étaient à la source de cette évolution." Ce qu'on peut réellement constater, c'est une augmentation générale de la violence: - Env. 150 homicides (y.c. tentatives) par an dans les années 80, pour près de 200 en 2006; - Env. 1500 brigandages par an dans les années 80, pour plus de 2500 en 2006; - Env. 3000 lésions corporelles par an dans les années 80, pour plus de 9000 en 2006; - Env. 200 viols consommés par an au début des années 80, pour plus de 500 en 2006. La limitation d'accès aux armes à feu fait peut-être diminuer l'utilisation d'armes à feu, mais en tout cas pas la violence. On pourrait même se demander si elle ne l'influence pas à la hausse! En effet, le criminel moyen sait maintenant que les gens honnêtes ne sont plus armés, il est donc bien plus facile et tentant de les agresser. |
*****
Voilà ce que nous a écrit ce correspondant de Swissguns. On peut relever que ces
chiffres sont parfois différents de ceux qu'on peut lire dans d'autres études…
magie des statistiques. Mais notre correspondant a volontairement utilisé les
mêmes sources que Martin Killias et les distorsions qu'il dénonce sont bien
réelles. Une fois de plus Killias et les grands spécialistes lausannois se
moquent du monde et n'hésitent pas à faire mentir les chiffres, pour faire
passer leur message.
F.L. 16 mars 2008
Des nouvelles de Berne
Plusieurs nouvelles intéressant le monde des armes nous arrivent
de Berne, ce mercredi 27 février:
La Suisse pourrait signer le protocole de l'ONU
La Suisse pourrait signer le protocole de l'ONU contre la fabrication et le
trafic illicites d'armes à feu. Le groupe de travail conduit par le Secrétariat
d'Etat à l'économie le recommande. En attendant, le Conseil fédéral a décidé de
transposer dans le droit suisse les règles internationales en matière de traçage
et d'identification.
Résultat : il faut s'attendre prochainement à une nouvelle modification de la
loi sur les armes. Quand on pense que les deux dernières ne sont pas encore
entrées en vigueur et que les roses-rouges-verts nous en préparent une de plus,
cette loi sera sans doute la plus chahutée de l'histoire du droit suisse… et
pour quel résultat ?
Arme d'ordonnance: on étudie et on attend
Les conclusions du groupe de travail chargé d'étudier la question de la garde de
l'arme d'ordonnance à la maison sont attendues d'ici la fin de l'année. Sauf
exception, le Conseil fédéral n'entend pas agir pour modifier la loi d'ici là.
Dans ses réponses à diverses interventions parlementaires ayant trait aux armes
personnelles de service et aux munitions, le gouvernement se contente de
confirmer les orientations annoncées en décembre. Mais le "tour de vis" est à
l'étude.
La Suisse reconnaît le Kosovo
La Suisse reconnaît l'indépendance du Kosovo. Le Conseil fédéral a fait adopté
la proposition du Département fédéral des affaires étrangères. Cette nouvelle
étape dans la reconstitution politique de la région est "préférable à toute
autre alternative", selon lui.
Berne a estimé que les divers problèmes que cela pose ne doivent pas freiner le
vent de l'Histoire. Le fait que cette reconnaissance n'est peut-être pas légale,
sur le plan du droit international, que cela pourrait créer un dangereux
précédent, pouvant encourager dans cette voie des minorités du monde entier, que
cette indépendance est une gifle pour tous les Serbes, qu'elle met en danger la
sécurité de toutes les minorités de la région, etc., tout cela n'a pas pesé
devant l'enthousiasme de Micheline Calamity-Rey.
Référendum programmé contre l'extension de la libre circulation des personnes
à la Bulgarie et à la Roumanie
Un référendum de la droite dure est pratiquement programmé contre l'extension de
la libre circulation des personnes à la Bulgarie et à la Roumanie. La gauche,
elle, se montre prudente et réclame un renforcement des mesures
d'accompagnement.
L'USS ajoute même qu'elle ne pourra pas soutenir l'accord si aucune convention
collective nationale comparable à l'ancienne n'est conclue dans le secteur
principal de la construction.
Quant à l'UDC, elle affirme que le rapport du Conseil fédéral est "embelli et
lacunaire". Le parti estime que cet objet devrait être soumis au référendum
obligatoire. Et, sans déclaration "écrite et contraignante" de Bruxelles en
faveur de la souveraineté fiscale de la Suisse, il lancera le référendum.
F.L. 27 février 2008
Sondage de la FST: il faut durcir la loi sur les armes
Ce ne sont pas le parti socialiste, les Verts, le Blick ou le
Temps qui sortent ce nouveau pavé. Pas même les jeunesses radicales. C'est la
FST elle même, qui a commandité un sondage, dont les résultats sont effrayants.
En présentant les résultats de ce sondage, samedi 26 janvier, à Aarau, la
présidente de la FST Rita Fuhrer a révélé qu'un durcissement de la loi sur les
armes a recueilli 51% d'avis favorables, le maintien de la loi actuelle 29%.
L'enquête a été menée auprès de 1.300 personnes au cours des deux mois qui ont
précédé le drame de l'abribus à Zurich, en novembre dernier, lorsqu'un jeune
militaire avait abattu une apprentie avec son fusil d'assaut.
Un cinquième des sondés n'a pas d'opinion claire. Les personnes les plus
acquises à un renforcement de la loi sont les femmes au foyer (69%), suivies des
apprentis (59%). Près de la moitié (48%) des foyers qui comptent un militaire
actif ou non sont pour un tour de vis. Seulement 34% d'entre eux y sont opposés
et 18% sont indéterminés.
Contre les étrangers et pour un registre central
Un durcissement de la loi est jugé nécessaire en matière de commerce d'armes
(51%). La preuve du besoin et un certificat de capacité sont particulièrement
désirés (70%), de même que la création d'un registre central des armes (90%).
Près des trois quarts des sondés (76%) refusent aux étrangers résidant en Suisse
le droit d'avoir une arme.
En ce qui concerne les armes d'ordonnance, près de la moitié (48%) des sondés
estiment qu'elle n'a pas sa place au domicile. En outre, la remise d'armes
d'ordonnance à des particuliers au terme de leurs obligations militaires ne
devrait plus être possible, selon 52% des personnes interrogées. Pour 68%
d'entre elles, d'ailleurs, seuls les citoyens suisses en service militaire et
ceux qui pratiquent le tir sportif ou la chasse devraient avoir le droit de
posséder une arme.
Que faire ?
LA FST se contente de répéter que l'initiative socialiste anti-armes serait
néfaste pour le tir sportif et elle regrette le peu de présence de l'armée, pour
défendre les armes. Nous avons eu plus d'une fois à regretter le peu de présence
de la FST, dans ce domaine et, même aujourd'hui, elle ne propose rien pour
tenter de retourner la situation.
Alors que faire ? Il faut cesse d'attendre que quelqu'un d'autre vienne nous
sauver. Superman lui-même est hoplophobe… proTELL, attend… La FST espère que
l'armée… l'armée, comme toujours, se tait. Swissguns hurle, mais dans la petite
Suisse romande.
C'est à nous, vous, moi, tous ceux qui se sentent concernés, d'agir. Il faut que
chacun d'entre nous tente de faire comprendre, à un ami, à un voisin, à un
collègue de travail, que les problèmes sont mal abordés, les questions sont mal
posées.
Ce ne sont pas les armes qui mettent les gens en danger, au contraire. La preuve
en est que là où elles sont interdites ou contrôlées de manière plus drastique
qu'en Suisse, meurtres, accidents et suicides se produisent quand même. Au
contraire, la familiarité qu'ont les gens avec les armes, en Suisse, permet
d'éviter des accidents du type arme trouvée au fond d'un grenier ou d'une cave,
qui arrivent trop souvent en France, en Allemagne ou en Italie.
En outre, il ne faut pas manquer de rappeler que quand les honnêtes gens,
responsables, n'auront plus d'armes, les seuls qui en auront seront les
malfrats. La sécurité de chacun ne sera plus assurée que par la police… avec
toute l'efficacité qu'elle peut avoir, quand on l'appelle… après !
Parlez des armes à vos amis, vos voisins, vos collègues. Cessez de les cacher,
comme si vous en aviez honte. Car si vous en avez honte, il vaut mieux vous les
retirer !
F.L., 30 janvier 2008
Virginia Tech : une réaction qui nous interpelle
Le 16 avril 2007, un étudiant fou a déclenché une fusillade dans
l'Université américaine de Virginia Tech*. Bilan 32 morts, plus le fou. Cet
événement est le massacre scolaire le plus meurtrier de l'histoire des
États-Unis. Les réactions ont fusé de toutes parts, adversaires et partisans des
armes à feu se déchirant une nouvelle fois.
Les premiers réclament un durcissement des lois qui permettent d'acheter des
armes. Ces derniers jours, ils ont encore manifesté à Washington, pour obtenir
une interdiction de vendre librement des fusils dans les bourses aux armes.
Les seconds estiment que si certains étudiants ou professeurs avaient pu
eux-mêmes être armés, le massacre n'aurait peut-être pas pris de telles
proportions. Ce 26 janvier, la presse israélienne relate l'exploit de deux
professeurs, qui ont repoussé des terroristes palestiniens qui attaquaient leurs
étudiants.
Parmi les réactions pro-armes, je vous propose ci-dessous celle de John Connor,
un de mes auteurs préférés dans la revue "American
Handgunner"
Virginia Tech: Rage, Réflexion et Rejet (Virginia Tech: Rage, Reflection and Rejection) Comment cela a-t-il pu arriver ? Est-ce une question
sérieuse ? Dans un endroit ou la possession d'une arme et – en fait de
tout moyen efficace de self-défense – est interdit; un endroit rempli de
jeunes gens à qui on a appris que la reddition et la soumission sont non
seulement la réponse correcte, mais la réponse moralement supérieure à une
confrontation mortelle; une entrée d'abattoir, dans lequel les proies
étaient bercées par l'incantation magique: "ceci est une zone sans arme,
un endroit sûr et nourricier, il n'y a rien à craindre"; 32 de ces jeunes
ont été tués par un unique tueur psychotique armé. A travers un voile
rouge de rage, je demande, je crie: "comment cela pouvait-il NE PAS
arriver ?" Est-ce que les gens raisonnables ne savent pas, à partir de
l'histoire ancienne comme de la moderne, que cela devait arriver ? John Connor, American Handgunner |
Ce texte est bien sûr écrit par un Américain, pour des lecteurs américains et il
se réfère à un événement tragique qui s'est produit aux Etats-Unis. Mais je suis
persuadé que vous voyez comme moi les points de rencontre avec nos propres
problèmes. En Suisse, nous avons aussi eu quelques événements tragiques (même
s'ils n'avaient pas la même ampleur), l'année dernière. Chez nous aussi, des
voix se sont aussitôt élevées pour condamner et interdire les armes, alors que
le problème n'est pas là.
Avez-vous remarqué qu'en Europe, toutes les lois contre les armes ont commencé à
apparaître au moment de la montée du nazisme ? En Suisse, le premier concordat
intercantonal réglementant l'achat d'armes date de 1939.
Avez-vous remarqué qu'en Suisse, les mêmes qui veulent interdire nos armes, pour
nous empêcher de nous suicider, sont partisans de la libéralisation des drogues,
de l'euthanasie assistée (tant que cela se fait sans arme !) ? Avez-vous
remarqué que ces mêmes personnes qui veulent diriger nos actes montrent une peur
irraisonnée des armes, au point de ne pouvoir tenir un discours sensé, au-delà
de quelques mensonges répétés de manière incantatoire (300 morts par an… l'arme
militaire… etc.) ?
Nos droits, établis par des personnes aujourd'hui décriées et volontairement
présentées comme de faux patriotes, sont menacés par des politiciens
incompétents, instables (voir les réactions face au suicide) et indignes. Si
seulement nous pouvions leur dire :"FERMEZ LA !"
F-L, 26 janvier 2008
* La fusillade dans l'Université américaine de Virginia Tech sur Wikipedia
Le suicide de l'armée suisse
Le nouveau chef de l'armée, Roland Nef, fait très fort. Dans la
presse dominicale (Blick et Matin du 13 janvier), il déclare tout de go que
l'arme du militaire ne doit pas forcément rester à la maison et qu'il est prêt à
envisager toute proposition Dans le même esprit de conciliation, le commandant
de corps ajoute que "dans les localités, les soldats ne gardent rien avec une
arme chargée". L'arme chargée, c'est utile à la montagne, pour garder… les
chèvres ?
Mais le chef de l'armée persiste et signe: la garde doit être faite avec une
arme chargée, parce que, "dans le monde entier les criminels et les
terroristes s'équipent d'armes".
A ce sujet, Eric Voruz, syndic de Morges et conseiller national socialiste
vaudois, est persuadé que "des voleurs ou des terroristes qui s'en
prendraient à nos arsenaux seraient de toute manière mieux entraînés et prêts à
tirer que nos soldats". En revanche, des soldats armés pour de bon, c'est le
risque d'accident sanglant.
Dans l'esprit des roses-rouges-verts, les soldats suisses ne sont que des zozos
qui folklorisent pour faire plaisir à quelques vieux cons de l'UDC. Dans ces
conditions, si Eric Voruz a raison et que nos soldats sont si mal entraînés et
se retrouvent incapables de se servir correctement d'un fusil, il vaudrait mieux
arrêter et renoncer complètement à l'armée.
On pourrait ainsi supprimer les arsenaux eux-mêmes, pour ôter toute motivation
aux voleurs. Et si on veut absolument conserver quelques soldats suisses, pour
le folklore, il faut alors les équiper du seul couteau militaire... mais sans
lame, pour ne courir aucun risque.
Armée, tu fous le camp
Les attaques de la gauche contre le fusil militaire, on peut considérer cela
comme normal. Le jeu des roses-rouges-verts a toujours été de désarmer les
citoyens. Il n'y étaient pas parvenus quand ils travaillaient pour leur maître
soviétique,. Aujourd'hui, au service de qui sont-ils… terroristes, islamistes,
tiers-mondistes… capitalistes ? En tous cas, il sont plus actifs que jamais, les
fossoyeurs de liberté.
En plus, aujourd'hui, c'est l'armée qui fait tout ce qu'elle peut pour se
supprimer elle-même. Elle le fait avec cette valse hésitation que dansent tous
ses chefs, à l'imitation du conseiller fédéral Samuel Schmid lui-même : la
munition reste à la maison, elle retourne à l'arsenal; le fusil reste à la
maison, il pourrait bien aller à l'arsenal. Bientôt, c'est le soldat qui restera
à la maison.
Mais l'armée se détruit aussi par les actes. Mon père me rappelait les exercices
de grenadiers, à Bière ou à l'Hongrin, auxquels assistaient des militaires
(professionnels) étrangers, qui se disaient impressionnés par le
professionnalisme des miliciens suisses. Le soldat suisse de la guerre froide
était encore considéré comme redoutable. Et même après, on continuait de la
former sérieusement.
Autrefois, à l'armée, j'apprenais encore aux recrues à pratiquer la garde armée.
Ces trois dernières années, cet enseignement avait disparu. Autrefois, quand on
faisait tirer de jeunes soldats à 30 m., on les emmenait aux cibles, pour
vérifier les impacts. Aujourd'hui, cela a disparu.
Peut-être alors que les roses-rouges-verts ont raison et que les soldats suisses
sont devenus incapables de résister à des voleurs ou à des terroristes. Ils sont
peut-être aussi devenus incapables de défendre le pays. Et dans ce cas, il faut
effectivement supprimer une armée qui ne sert plus à rien (le folklore n'est pas
suffisant).
Monsieur Nef (n'étant plus militaire, je peux éviter de vous donner votre
grade), vous dites que vous êtes pour l'armée de milice. Mais vous faites tout
ce qu'il faut pour la tuer… ou pour la pousser au suicide!
Un voile levé
Un des lecteurs du Matin a manifesté son indignation sur le
forum, en citant les rédacteurs de la Déclaration des droits de l'Homme et
du citoyen de 1789*. Un autre lecteur lui a aussitôt répondu : "décidément,
vous avez tout du futur forcené paranoïaque qui recevra un jour la visite du
groupe d'intervention de la police pour s'être barricadé chez lui avec son
arsenal".
Voilà donc ce que les roses-rouges-verts préparent, pour nous les futurs
forcenés paranoïaques. Quand l'armée n'existera plus et que les citoyens seront
pour la plupart désarmés, ils viendront chercher nos armes… et s'attendent à
nous voir nous barricader. Et tant pis pour les droits de l'homme, qui n'ont
jamais été leur souci premier.
F-L, 14 janvier 2008
* Voici la citation extraite du débat du Comité des rédacteurs de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 : "il est impossible d'imaginer une aristocratie plus terrible que celle qui s'établirait dans un État, par cela seul qu'une partie des citoyens serait armée et que l'autre ne le serait pas".
La Directive évolue
La lecture des journaux étrangers apporte parfois des informations importantes du point de vue suisse. Le mensuel allemand "VISIER", dans son numéro de décembre, interrogeait un des députés pseudo-libéraux les plus malfaisants que compte l'Allemagne, Alexander Alvaro (député européen pour l'Allemagne, depuis 2004). Plusieurs poins intéressants apparaissent dans cette interview. |
1. Le processus de modification de la
Directive
européenne sur les armes 91/477/CEE pourrait être terminé en février
prochain. Les Etats membres de Schengen (dont la Suisse, théoriquement), auront
alors 18 mois pour transposer ces modifications dans leurs législations
nationales. Août 2009, cela signifie qu'il faudrait entamer le processus
législatif à Berne avent la fin de cette année… alors qu'on sait toujours pas si
la dernière révision pourra entrer en vigueur d'ici là !
2. Une obligation nouvelle est annoncée: l'obligation de conserver les registres
des armes au moins 20 ans. Les registres peuvent être centraux (nationaux) ou
cantonaux, dans la mesure où leurs données sont transférables (à tous les pays
de Schengen) sans problème. Cela implique donc la création d'un registre des
armes en Suisse – et la possibilité de transmettre des données sur les
propriétaires d'armes suisses dans tous les commissariats de Bulgarie et de
Roumanie, sans problème. C'est ce que les politiciens qui se disent nos amis ont
juré impossible en Suisse… alors qu'ils avaient déjà eu des nouvelles d'Europe.
3. Contrairement aux craintes exprimées, l'année dernière (édito "Nouvelles
d'Europe", 9 septembre 2007), on n'envisage pas – pas dans l'immédiat
(rassurez-vous, c'est à l'étude) – de réduire le nombre de catégories d'armes à
2 seulement, "interdites" et "soumises à autorisation". Mais les 3 catégories
qui ne sont pas (encore) interdites seront toutes soumises à autorisation, ce
qui revient au même. On se moque du monde, mais en douceur.
4. Non, l'UE (contrairement à certains radicaux de l'ONU)ne veut pas faire
marquer chaque cartouche, pour assurer sa traçabilité. Mais chaque boîte le sera
et sera enregistrée à la vente (ce qui implique, bien sûr, un régime
d'autorisation pour les munitions).
5. Les Allemands sont inquiets, parce que leurs politiciens seraient en train de
bricoler une loi sur les armes, qui pourrait aller au-delà de ce que demande
Bruxelles. En Suisse, il n'y a bien sûr aucun risque de ce genre (?).
Europe, je t'aime de plus en plus.
F.L., 10 septembre 2008
Preuve du besoin : non !
Dans son dernier bulletin, (no 4, décembre 2007), proTELL fait état, dans une lettre du Dr. Has Wüst de Zurich, de l'introduction par la bande dans la loi sur les armes (LArm) de la preuve du besoin, lors d'un achat d'arme. La LArm révisée prévoit ceci:
Art. 8 Obligation d'être titulaire d'un
permis d'acquisition d'armes 1 Toute personne qui acquiert une arme ou un élément essentiel d'arme doit être titulaire d'un permis d'acquisition d'armes. 1bis Toute personne qui demande un permis d'acquisition d'armes doit fournir un motif d'acquisition, en exposant notamment:
2bis Toute personne qui acquiert une arme ou un élément essentiel d'arme par dévolution successorale doit demander un permis d'acquisition d'armes dans les six mois, sauf si, pendant ce délai, elle aliène l'objet en question à une personne autorisée. |
Le Dr. Wüst fait très justement remarquer que la majorité du Parlement a
nettement refusé plusieurs propositions de minorité, qui cherchaient à
réintroduire cette preuve du besoin. Et il conclut qu'il faudra s'y opposer par
tous les moyens, si on cherche à la réactiver par des moyens détournés.
L'ordonnance et la pratique
Deux de ces moyens sont particulièrement à redouter. Tout d'abord, alors que la
LArm modifiée est censée entrer en vigueur cette année encore, on ne connaît
toujours pas le contenu de l'ordonnance d'application (OArm), qui doit la
concrétiser. Il est tout à fait possible que la preuve du besoin remontre le
bout de son nez dans l'ordonnance.
Notre confiance dans la nouvelle chef du DFJP n'est pas encore établie (de loin
pas) et nous savons que ses services de police fédérale adoreraient nous mettre
ainsi en pleine conformité – lettre ET esprit – avec la
Directive
européenne.
Nous devrons rester très attentifs, lors de la publication de l'OArm modifiée.
Et il ne faudra accepter aucune concession de la part d'un Parlement
déstabilisé.
L'autre risque – que relève le Dr. Wüst – réside dans l'application de la loi et
de l'ordonnance par les cantons. Etant donné que la demande du permis
d'acquisition comprendra une rubrique "motif d'acquisition", on peut prévoir
certains abus policiers du genre "vous mentionnez la défense, mais cette arme
n'est pas adéquate pour cela", "où est la collection que vous invoquez?"
ou encore "vous voulez tirer avec ça ?!"… "NON, pas de permis dans ces
conditions".
Comme le souligne le Dr. Wüst, le Parlement a fait de cette indication de la
raison de l'acquisition une rubrique à la signification purement déclaratoire…
on pourrait même dire "déclamatoire", comme le conseiller fédéral Koller se
permettait de qualifier en 1997 l'article 3 de la loi, sur le droit de posséder
des armes.
Le Dr. Wüst souligne encore que "Les autorités ne sont pas compétentes pour
exiger du demandeur une preuve du besoin ou de rendre plausible l'authenticité
de cette raison".
Pour renforcer cela, Swissguns vous propose, lorsque la LArm modifiée sera
entrée en vigueur, de remplir systématiquement la rubrique "motif d'acquisition"
(selon l'art. 8, al. 1bis, let. g), avec une déclaration de ce genre:
"parce qu'elle me plait !"
ou plus souverainement encore:
"parce que tel est mon plaisir !"
Il y aura alors sûrement des refus, des recours et des victoires en justice, qui
nous permettrons de maintenir les hoplophobes dans leurs étables.
F-L, 5 janvier 2008
Genève : les officiers montrent l'exemple
3 janvier : 1ère attaque hoplophobe de l'année, dans la presse. Le journal "Le
Matin" explique, photos à l'appui, que des officiers genevois responsables
veulent contribuer à la sécurité publique et remettent leurs armes privées à
l'arsenal en ces premiers jours de 2008. Frédéric Schmidt, officier
d'artillerie, l'aspirant Ludovic Maudet (frère d'un autre bolcho-radical
renommé, Pierre Maudet) et même le colonel Guy Reyfer, directeur du Service
cantonal des affaires militaires. Selon Le Matin, les deux premiers ont ramené
leur pistolet, le colon a posé son fusil, car, dit-il, "enlever la vision même
d'une arme à domicile permet de couper des velléités dangereuses".
C'est beau, n'est-ce pas, cette conscience civique… ces officiers, qui bravent
les consignes du Département fédéral de la défense et la volonté du conseiller
fédéral Samuel Schmid, au nom de la protection de la vie de leurs concitoyens.
Dès le premier jour où cela a été possible, ces cadres, des notables, vous le
remarquerez, pas des paumés, des fauchés, des marginaux contestataires… ces
piliers de l'establishment ont profité de la possibilité de déposer leur arme
gratuitement à l'arsenal. Eh oui, ils auraient pu le faire depuis longtemps, ce
geste salvateur – et en conformité avec la loi et les règlements militaires -,
mais ils auraient alors dû payer une taxe. Tandis qu'en le faisant aujourd'hui,
avec l'appui publicitaire de la presse, ils participent à l'œuvre civilisatrice
de la gauche genevoise et internationale.
Que les paumés, les fauchés, les marginaux genevois profitent de cette gratuité
cantonale, on peut le comprendre, dans une ville-Etat, totalement incapable
d'assurer la moindre sécurité. Que des officiers – et pas des moindres – se
prêtent à la mascarade et à sa médiatisation, c'est parfaitement scandaleux. Ces
hommes ne devraient plus être reçus dans les cercles d'officiers suisses. Ils
salissent l'uniforme (qu'ils devraient d'ailleurs aussi déposer à l'arsenal).
Selon moi, par ce geste, ils ont montré qu'ils ne sont pas de vrais officiers…
pas même des citoyens… mais d'excellents sujets de la République populaire de
Genève.
F-L, 3 janvier 2008